Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

secs et humides, les pans plus ou moins anarchiques de cultures arborescentes
connaissent la juxtaposition désordonnée de cocotiers, arbres à pain, bananiers, arbres
fruitiers variés, arbres d'ornement, pandanus à vannerie, arbres à kava ou mûriers
sauvages pour confectionner les tapas.
Notons enfin que dans les brousses du Toafa ou dans les forêts, les autochtones,
par goût et jadis par nécessité lors des disettes, recherchaient des baies sauvages et
quelques plantes alimentaires non domestiques tell'arrow-root. On estime que, durant
longtemps, les insulaires tirèrent l'essentiel de leur alimentation de ce type d'agriculture
apte à fournir environ 3 000 calories/jour mais avec une forte prédominance de féculents.
Les protéïnes étaient fournies plus ou moins occasionnellement par "des massacres de
porcs" lors de fêtes religieuses ou d'évènements familiaux 1 •
Les porcs bien que jouant un rôle social primordial sont cantonnés sur les plages
(où dans les îlots à Wallis) afin de protéger les jardins et ils se nourrissent de coquillages
et reçoivent le soir un appoint de coprah.
Ce n'est qu'en 1952 qu'un bilan de l'agriculture de Wallis fut fait 2. Ce bilan
n'était guère brillant puisque seulement environ 10 % de la superficie de Wallis était
cultivé en plantes vivrières et 3000 hectares subsistaient en cocoteraies envahies par les
brousses. L'autoconsommation était la règle et la commercialisation pratiquement nulle.
En période de cyclone, la disette menaçait vite et pouvait aboutir à la famine
jusqu'à la reconstitution des zones à cultures.
1 Parfois 300 porcs...
2 Cf: Thevenot M.• Tkatchenko B : Monographie d'Uvéa ou Wallis. In Agronomie tr0Dicale. Vo!.7 ­
Mai juin 1952. N°3, p 267-288.
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