Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

païennes par la bouche des prêtres... Et le roi se charge de les faire respecter. Cette règle
... est coutume nationale...".
Ainsi le roi est le pivot du système et son "commandeur" par le pouvoir de "Tapu"
dont il est le seul détenteur d'où sa stature de tyranneau et les formes de satrapie, pour le
résident au moins, qu'a pris le système politique de Wallis: "son pouvoir est absolu, ses
décisions sont et doivent être acceptées sans discussion J•• . recevoir une exécution rapide
et intégrale. C'est la monarchie absolue dans toute sa rigueur et tout son despotisme,
exagérée encore ici par le manque de mesure et de jugement..."
Mais une telle autorité sans partage engendre des abus nombreux : "Le roi dispose
à peu près comme il l'entend des biens, du temps et du travail de ses sujets". Seul frein à
des abus excessifs, la crainte de révoltes de ses sujets exaspérés... Mais ordinairement le
roi est prudent, il exige de tel village une corvée tandis que le village voisin fournira les
vivres pour les travailleurs réquisitionnés.
Or, ces corvées loin d'être effectuées pour des travaux d'intérêt public, route en
mauvais état, délabrement du warf de Mata-Uni. note Viala, sont faites au seul profit
personnel du roi ou des chefs et, bien sûr, de la mission qui fait ainsi exécuter sans
bourse délier des travaux parfois importants. Autre exigence royale, les prestations en
paniers de vivres : "le roi peut, à n'importe quel moment, exiger pour lui des vivres de tel
ou tel village qu'il aura désigné". Enfin le roi peut ordonner, s'il le juge utile pour la
réalisation de certains travaux: "le versement de la somme nécessaire pour l'achat des
matériaux". Ainsi pour Viala, il y a une mainmise quasi totale de la monarchie sur les
individus et leurs biens, tant et si bien qu'à deux reprises dans le séjour du résident, des
révoltes de sujets mécontents ont eu lieu.
En fait, Viala évoque sans les citer les lois d'Uvéa rédigées par Mgr. Bataillon et
adoptées comme lois du royaume par la reine Amélia1. TI semblerait que se soit à l'origine
un marin, le commandant La Ferriere du "Bucéphale" qui visita Wallis en novembre
1 Cf: Godard: Wallis el Futuna, op Cil
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