Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

avages de certaines maladies nouvelles transmises par la rencontre avec un équipage
étranger pouvaient être dévastateurs dans de petits milieux. La maladie la plus citée et qui
a peut-être soulevé le plus de débats, probablement à cause du malaise moral et des
connotations qu'elle implique, est la syphillis, introduite fin du 18ème siècle en Polynésie
et à Tahiti. Une querelle oppose encore les tenants de l'introduction de la maladie par
l'équipage du "Dolphin" du capitaine Wallis qui découvrit Tahiti en 1767 ou par les
équipages français de Bougainville en 1768 1. Compte tenu de la difficulté de faire le
partage entre les symptômes décrits à l'époque et peut-être propres au pian et ceux
propres à la syphillis et de la possibilité d'une vieille introduction par des Indiens venus
d'Amérique (pays d'origine de la syphillis), on ne peut trancher sur la responsabilité de
l'introduction de ce fléau qui allait frapper de nombreuses îles où se pratiquait une libérale
hospitalité sexuelle envers les marins étrangers-.
On est moins documenté sur la lèpre qui affecta nombre d'îles durablement- et
dont on prête la responsabilité à des marins chinois...? Tout aussi grave mais aux effets
plus foudroyants vont être les pertes provoquées par des maladies infantiles nouvelles
telle la rougeole ou la dysenterie Ainsi la rougeole aux Fidji entraîna la perte de 40 000
personnes en 1875 et dès 1861, elle avait déjà frappé très durement certaines des îles néo­
hébridaises (1 100 victimes à Anatom). En 1893, elle attaque Samoa où elle frappe à mon
10 000 autochtones (le quart de la population). La coqueluche sera très dangereuse aussi
pour les enfants qu'elle décimera en grand nombre à partir de 1884 et jusqu'en 1918 à
Fidji et aux Nouvelles-Hébrides. La dingue, la méningite, toucheront les Fidji en 1885,
des formes de dysenteries (peut-être du choléra, selon Doumenge, op. cit) feront à de
multiples reprises des ravages graves'[. Notons encore les dégâts dus à la variole et
surtout à des grippes qui par vagues étalées jusqu'à la grande épidémie de 1918
cf. Smith H.M. : The introduction of veneraI discase into Tahiti: a re-examination. J.P.H. vol. 10 : 38­
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2 80 % des insulaires en auraient été atteints selon F. Doumenge, op. cil.
3 cf. London J. : Histoire des îles, collection 10 x 18 U.G.E. 1975
4 cf. Burton J.: A Disentery epidemie in new Guinea and its mortality. J....fJi. vol. 18, : 236-261.
L'auteur évoque une épidémie apportée en 1942 par les soldats japonais.
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