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Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

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Le 13 mai 1906, le roi réunit son "grand conseil" où le rési<strong>de</strong>nt sans parler <strong>de</strong>s<br />

proj<strong>et</strong>s fiscaux lut une note démontrant la nécessité <strong>de</strong>s mesures qu'il préconisait <strong>et</strong><br />

traduite en Uvéen, elle parut toucher le Conseil, car elle contenait aussi <strong>de</strong>s menaces <strong>de</strong><br />

rétorsion! TI n'y eut pas débat, un nouveau délai fut accepté par le rési<strong>de</strong>nt qui sortit<br />

convaincu <strong>de</strong> son échec avec la mauvaise volonté du roi !<br />

Effectivement, le 3 juin 1906, un nouveau grand conseil royal signifia à Viala le<br />

refus d'entériner les mesures fiscales nouvelles tout en rappelant les gestes faits pour la<br />

France: don du terrain <strong>de</strong> Mataala (le terrain <strong>de</strong> la rési<strong>de</strong>nce), la construction du wharf <strong>de</strong><br />

Mata-Utu, l'impôt sur le coprah enfin! Et le roi concluait: " Mais notre pays est trop<br />

pauvrepour donnerdavantage, que la Francesoit assez bonnepour nous excuser<strong>et</strong> nous<br />

accor<strong>de</strong>rsa protectionà laquelle noussommestrès attachés". Propos lénifiants auxquels<br />

le rési<strong>de</strong>nt fut peu sensible : "Je leur lâchaitout ce quej'avais sur le coeur<strong>et</strong> je me r<strong>et</strong>irai<br />

fiort mé content.: " 1.<br />

Mais l'affaire allait rebondir grâce aux rivalités <strong>de</strong>s princes. Le soir même, Viala<br />

apprit qu'un parti favorable au "bon renom du pays" appuyait le rési<strong>de</strong>nt! Deux fils du<br />

roi, <strong>de</strong> vieux notables, <strong>de</strong>s chefs, se réunirent puis allèrent faire <strong>de</strong>s protestations au roi<br />

sur son attitu<strong>de</strong>...<br />

C<strong>et</strong>te démarche eut quelque succès puisque le len<strong>de</strong>main le roi <strong>et</strong> son conseil<br />

vinrent à la rési<strong>de</strong>nce rencontrer Viala Devant le roi mu<strong>et</strong>, le premier ministre (Le Kivalu)<br />

déclara: "Le pays est pauvre, l'idée <strong>de</strong> capitation déplaît aux Uvéens, la somme<br />

<strong>de</strong>mandée est trop élevée. Mais pour être agréable à la France, nous sommes prêts à<br />

donner 900piastres(soit4 500francs) par an aurési<strong>de</strong>nt. Ce sera un présentannuelfait à<br />

la France, levé par les chefs", Le rési<strong>de</strong>nt accepta c<strong>et</strong>te offre sous réserve <strong>de</strong> l'aval du<br />

gouverneur <strong>et</strong> interrogea la délégation sur la manière dont serait prélevé la contribution:<br />

"chacun <strong>de</strong>s 900 hommes adultes, vali<strong>de</strong>s, mariés <strong>et</strong> travaillant donnerait 5 francs par<br />

an". Ainsi c'était le principe même <strong>de</strong> l'impôt <strong>de</strong> capitation prévu mais ramené à 5 francs<br />

1 Cf: Viala 4.11. du 3 juin 1906<br />

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