Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

marchandises à Peterson de 1917 à 1922, et il déplorera que sur 17 voleurs connus,
deux seulement ont remboursé...
Après le départ de Bécu, le docteur Barbier visitera l'île l dont il décrira la
situation précaire des rois, tampons et otages entre leurs chefs et l'administration. Il
s'étonnera de la situation difficile de Peterson soumis aux caprices et pressions des
Futuniens a qui il paie loyer pour les douze dépôts a coprah qu'il a dû créer sous leur
pression, et à qui il doit acheter un coprah à moitié séché au prix du sec... Néanmoins,
effrayés par les sanctions prises à Wallis, les Futuniens ont payé l'impôt sans
rechigner...
Comme nous le verrons dans la suite de cet exposé, l'île connaîtra en 1929 une
crise plus grave, puis connaîtra un certain oubli administratif. Ce n'est qu'en 1932 que le
résident Renaud y consacrera une journée et demie ,2. Il Y retrouvera comme ses
prédécesseurs, les mêmes problèmes pendants, et les chicanes qui opposent toujours
Peterson aux insulaires. D'emblée Renaud formulera une dure critique envers ce
dernier: "c'est un métis anglais régulièrement ivre et incohérent, tenant des propos anti-
français". Néanmoins, les pratiques commerciales de Peterson ont, elles, une telle
cohérence pour ses intérêts que le résident devra réagir' En effet, a Sigave , Peterson
paie 130 francs la tonne de coprah livrée sur la plage (dit "on the beach"), mais le coprah
de Alo (ou "demi") plus difficile à transporter n'est payé que 65 francs' Or M. Hagen,
de Nouméa rachète au trader son coprah à 375 francs et le même coprah est revendu 675
francs à Nouméa' Curieusement, Renaud juge que seul le prix du "métis anglais" est
exorbitant, aussi fixe-t-il à 215 et 113 francs selon l'origine, les nouveaux prix, ce qui
laisse un bénéfice moyen de 110 francs par tonne, bien que Peterson récuse ce tarif...
Mais Peterson a d'autres pratiques abusives, il vend trop cher ses marchandises
et surtout il paie en bons d'achats prohibés depuis 1910 ! Enfin il préfère vendre les
produits"anglais" et dénigre ceux qui sont français' Puis le silence administratif reviendra
1 Cf: Barbier 9.5. du 12 juillet 1925.
2 Cf : Renaud 11.15. du 26 janvier 1932.
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