25.06.2013 Views

Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

elations obtint le secours <strong>de</strong> la marine nationale qui dépêcha à <strong>Wallis</strong>, l'aviso"Cassiopée"<br />

commandé par le futur amiral Decoux 1 qui aida à réparer le "Firecrest" du 7 au 10<br />

novembre 1926.<br />

Friand <strong>de</strong> la vie insulaire traditionnelle, entiché <strong>de</strong> la fréquentation <strong>de</strong>s adolescents,<br />

sportif émérite, le"navigateur solitaire" qui avait du temps <strong>de</strong> libre créa avec <strong>de</strong>s jeunes<br />

une équipe <strong>de</strong> foot-ball, puis <strong>de</strong> là, il sympathisa vite avec la jeunesse <strong>de</strong> l'île comme avec<br />

les autorités wallisiennes, le roi ira le visiter avec son épouse <strong>et</strong> sa fille...<br />

Or, Gerbault passa vite <strong>de</strong> la contemplation au rôle <strong>de</strong> critique local. Il critiqua les<br />

corvées administratives, le style européen <strong>de</strong> "mauvais goût" <strong>de</strong> la massive cathédrale,<br />

constata la simplicité"du roi qui préférait sa case traditionnelle à son palais"... Puis il<br />

remarqua que le roi n'avait qu'un pouvoir formel face à ses ministres, comme face au<br />

rési<strong>de</strong>nt, enfin il n'existait là que par l'aval <strong>de</strong> la mission! Néanmoins, il jouissait du<br />

respect formel <strong>de</strong> ses suj<strong>et</strong>s. Quant au collège <strong>de</strong> Lano, après l'avoir visité, Gerbault<br />

décréta qu'il n'était "qu'une gar<strong>de</strong>rie" ! Or, son prestige comme sa gentillesse envers les<br />

insulaires lui donnèrent une large audience locale dont il profita pour faire <strong>de</strong><br />

l'information pédagogique "sur la France <strong>et</strong> les Français très différents <strong>de</strong> ceux qu'on<br />

rencontre dans les colonies <strong>et</strong> dont l'idée est <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir riches aux dépens <strong>de</strong>s<br />

autochtones" !. Ces vues, ces critiques, ne pouvaient que lui conférer une stature<br />

d'esthète subversif suscitant les alarmes du rési<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> ce d'autant plus qu'il détenait lors<br />

<strong>de</strong> sa rencontre avec le capitaine Decoux une pétition <strong>de</strong> 700 signatures <strong>de</strong> <strong>Wallis</strong>iens<br />

opposés aux corvées officielles du rési<strong>de</strong>nt. De Fidji, sa prochaine étape après avoir<br />

quitté <strong>Wallis</strong> en décembre 1926, Gerbault envoya c<strong>et</strong>te pétition où on lui proposait <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>venir "roi d'Uvéa" au gouverneur Guyon accompagné d'une"épftre" <strong>de</strong> sept pages où il<br />

donnait son point <strong>de</strong> vue critique <strong>de</strong> la situation d'Uvéa.<br />

1 Cf: Decoux : Sillage dans les mers du sud, op cit, qui relate sa rencontre avec A. Gerbault.<br />

- 263-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!