Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Si nous passons au niveau des autorités de contrôle Maristes (visiteurs, Père
provincial), l'idée ou le souci de réduction est absent. Au contraire sous la plume de Mgr
Vidal 1 apparaît une recommandation: "si vous pouviez empêcher les évasions et les
voyages à Fidji, Samoa, Tonga, ce serait l'idéal" car précise l'évêque, le comportement des
insulaires à l'étranger porte préjudice à l'image morale de l'archipel... Ainsi malgré
certaines références à l'oeuvre de Mgr Bataillon jamais n'apparaît la visée d'un idéal socio­
politique réalisé ou à obtenir, prenant les contours d'une réduction. Au contraire, les soucis
du quotidien, comme la crainte du futur préoccupent clairement les responsables, montrant
ainsi quelques faiblesses du système mariste.
SECTION 2. UN ECHEC PATENT: LES ECOLES ET LE SEMINAIRE
Comme nous l'avons analysé, le problème du système scolaire créé par la mission a
été une des premières pommes de discorde entre l'administration coloniale et la mission
mariste. Critiqué de 1890 à 1932 par la majorité des résidents, ce sytème en fait, perdurera
durant la guerre et s'adaptera ensuite aux nouvelles réalités. Un des points essentiels du
débat sera pour l'administration coloniale, l'absence d'enseignement du Français malgré
des tentatives de conciliation qui seront faites, notamment à partir de 1922. Pour la
mission, le rôle des écoles est une justification de sa présence et surtout, le moyen de
veiller à la moralité de la jeunesse. Donc, un malentendu persistant, car pour les uns, les
résidents, l'école doit instruire et promouvoir, pour les autres, les missionnaires, elle doit
éduquer chrétiennement pour reproduire un héritage et donner avec les meilleurs éléments
choisis, des prêtres indigènes pour le Séminaire de Lano.
n ressort clairement dans les analyses des résidents et surtout celles des plus
pondérées envers la mission, qu'ils jugent que celle-ci se refuse à toute adaptation, toute
amélioration et veut perpétuer contre tout réalisme un système suranné devenu inadéquat.
L'affaire "des écoles" avec les résidents Marchat, Renaud et enfin David, qui imposera une
cf: lettre de Mgr Vidal du 28(2/89 au R.P. Bazin, A.P.M. Rome
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