Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

§ 2. Persistance des méthodes culturales traditionnelles
Les méthodes culturales sont maintenant mises en cause. En effet, si dans le
domaine des instruments agricoles un progrès indéniable a eu lieu, il n'en est pas de
même au niveau des techniques.
Ainsi, Angleviel note en 1980, la persistance des brûlis en saison sèche sur le
plateau de Gahi comme ailleurs (à Futuna). Ces brûlis, jadis tolérables! compte tenu des
longues périodes de jachère des terres, sont devenus réguliers avec la pression
démographique et avec une périodicité très écourtée. Il en résulte les classiques
phénomènes de dégradation des sols et d'érosion accélérée qui expliqueraient aujourd'hui
la latérisation de 25 % des sols de Wallis et leur aridisation.
A côté de ce grave phénomène, on peut noter que les techniques de culture ont peu
évolué: bâton à fouir pour les plantations, sabre d'abattis pour les débroussages sont
toujours de règle.
Les cultures vivirières restent modestes avec prédominance dans les jardins
humides (les plus rares) des taros d'eau (colocasia esculenta ), de taros de terrains secs
(xanthosoma sagittifolium) et de l'igname, plante des collines sèches, donnant de grands
rendements et qui se conserve bien longtemps.
Le kape est en progression récente et donne des quantités importantes mais doit
être consommé rapidement.
Le manioc introduit début du siècle est surtout utilisé pour la nourriture des porcs,
il peut donner jusqu'à 25 tonnes de rendement à l'hectare en se contentant de sols
pauvres.
On peu noter l'absence de la patate douce comme l'échec de son introduction.
Si taros et ignames constituent le fond de l'alimentation quotidienne actuelle, il
faut ajouter à ces productions de base quelques autres productions de cueillettes
importantes tels les fruits de l'arbre à pain, très prisés et récoltés sur toute l'année, le
Pour Burrows, op. cit., les jachères étaient en 1933, de 10 ans environ après 2 ans de mise en culture.
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