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Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

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Rappelons-ici que le rési<strong>de</strong>nt Marchat fit état aussi d'une l<strong>et</strong>tre du commerce en<br />

1929 pour l'affaire <strong>de</strong>s magasins <strong>de</strong> la Procure qui faisaient une concurrence déloyale aux<br />

commerçants. Mais le problème le plus complexe auquel l'administration sera soumis,<br />

sera à partir <strong>de</strong> 1931 celui posé par la mission <strong>et</strong> le roi à propos du concubinage <strong>de</strong>s<br />

étrangers. C'est le rési<strong>de</strong>nt Marchat qui aura à endosser ce problème redoutable par ses<br />

implications1.<br />

En eff<strong>et</strong>, à <strong>Wallis</strong>-<strong>Futuna</strong> comme ailleurs dans le Pacifique, l'union libre fut <strong>et</strong><br />

reste entre étrangers <strong>et</strong> insulaires une pratique largement usitée, tempérée par les<br />

coutumes locales. Or en 1931, le fono royal a décidé <strong>de</strong> sanctionner par une forte amen<strong>de</strong><br />

les étrangers vivants en concubinage, soit trois Chinois <strong>et</strong> un Anglais... Certes un<br />

arrangement ancien prévalait jusque là par lequel "la fautive" payait seule une amen<strong>de</strong><br />

lorsqu'elle était enceinte... Aussi même "la simple visite" sans concubinage<br />

institutionnalisé étant sanctionnée maintenant, un fort émoi s'empara <strong>de</strong> la colonie<br />

étrangère qui menaca <strong>de</strong> saisir les consuls!<br />

Mais, fait plus grave, l'evêque, Mgr. Blanc aurait refusé d'autoriser les mariages<br />

<strong>de</strong>s concubins ! Et le roi va se refuser malgré les démarches du docteur Marchat à<br />

modifier quoi que se soit à c<strong>et</strong>te loi d'ordre moral ! Pour le rési<strong>de</strong>nt c<strong>et</strong>te attitu<strong>de</strong> est <strong>de</strong><br />

faça<strong>de</strong> <strong>et</strong> s'explique par la chute <strong>de</strong>s revenus du coprah alors en pleine crise <strong>et</strong> les<br />

amen<strong>de</strong>s exigées sont un moyen <strong>de</strong> faire payer les étrangers, riches <strong>et</strong> dévoyés... Mais ce<br />

n'est qu'un prétexte car <strong>de</strong> nombreux couples wallisiens sont en situation illégitime,<br />

paient <strong>de</strong>ux ou trois fois l'an les amen<strong>de</strong>s coutumières <strong>et</strong> persévèrent.. Or, Marchat ne<br />

peut accepter que la loi d'Uvéa s'applique ainsi vu le nombre croissant d'étrangers.<br />

C'est finalement le capitaine Bastard, commandant du"Bellatrix" qui par<br />

procuration du gouverneur, Marchat quittant l'archipel, règlera l'affaire 2 . Il reconnaîtra la<br />

validité <strong>de</strong>s sanctions mais le rési<strong>de</strong>nt aura charge <strong>de</strong> les appliquer "avec justice <strong>et</strong><br />

modération". Le Père Fillion lui a aussi confirmé la réticence <strong>de</strong> la mission a accepter le<br />

1 Cf: Marchal 10.41. du 26 mars 1931<br />

2 Cf : Marchal 10.43 du 6 juin 1931.<br />

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