Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

d) Vers l'impôt de capitation
L'accord de 1906 ne sera qu'un pause de courte durée dans le problème des
ressources fiscales du protectorat. En avril 1907, une curieuse agitation affectera le
district de Mua (le plus riche) où il y eut un mouvement pour exiger la suppression des
corvées dues au roi, en contre-partie du paiement "d'une taxe personnelle" 1 et où Viala
dut soutenir le roi non sans amertume, vu ses pratiques abusives; mais, fait plus grave,
le cyclone qui dévastera Futuna le 18 avril 1907 rendra impossible l'application de la
contribution volontaire que l'île devrait payer à l'instar de Wallis. Déjà le cyclone de 1904
avait nécessité une récupération économique et l'île n'avait produit que 53 tonnes de
coprah pour les quatre premiers mois de 1907. Aussi dans son rapport du 12 février
1908, le résident serat-il amer: le roi de Wallis a refusé à nouveau de porter à 10 francs la
taxe de sortie du coprah et Futuna ne donne plus de recettes sur le coprah et il faut y
ajourner l'application de la "contribution volontaire"...
Aussi le protectorat reste dépendant car en déficit et incapable de créer les services
indispensables qui nécessiteraient de doubler son budget''. L'affaire de la contribution
volontaire va provoquer une nouvelle crise dans le protectorat en 1911 au plus fort de
l'affaire Brochard-Bazin (que nous analyserons par ailleurs), Wallis n'ayant plus de
médecin, le roi refusera de payer la contribution et devra être soumis manu militari par
l'arrivée d'un aviso.
De retour de France où il a obtenu des soutiens politiques et ministériels, le
résident Brochard engagera alors une nouvelle campagne pour faire établir un impôt de
capitation.
1 Cf: Viala 4.17 du 19 avril 1907
2 Cf: Viala 4.23 du 12 février 1908
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