Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Ce constat amène à se poser une question de fond, peut-on parler d'une politique
résolue, constante et durable de réduction alors que le responsable de l'Evêché est souvent
absent et fort loin...?
Est-il d'autre part concevable que ce modèle de réduction n'ait prévalu que pour
Wallis-Futuna? ou bien est-ce la spécificité "française" de l'archipel qui l'expliquerait...?
§ 2. L'introuvable "grand dessein"
Viala, repris et compilé plus trivialement et sommairement par Brochard, a
régulièrement évoqué dans de longs et minutieux rapports d'où le talent d'une plume se
voulant sereine renforce l'effet recherché, le parallèle existant selon lui entre la mission
mariste et l'épisode Jésuite des réductions du Paraguay.
A première vue, Viala présente une analyse des faits donnant une forte consistance
à ses constats, d'ailleurs d'autres exemples dans le Pacifique et surtout le cas de la tentative
de théocratie du Père Laval à Mangareva créditait sa thèse. Néanmoins, une série de faits
dans l'évolution du Wallis postérieur à Mgr Bataillon laissent perplexe.
Mgr Elloy, successeur âgé de Mgr Bataillon et son ancien coadjuteur, n'occupera sa
nouvelle charge que moins de deux ans... Mgr Lamaze qui, lui, aura la durée (1879-1906)
pour lui, s'éloignera de "la réduction" pour s'installer à Tonga. Certes un Supérieur, le
R.P. Bouzigue, fidèle de Mgr Bataillon aura la garde de la mission jusqu'en 1896, bel
exemple de durée aussi.
Curieusement, la mince correspondance du Père Bouzigue touche peu aux affaires
de Wallis, néglige le politique, passe quasiment sous silence les premiers effets de
l'installation des résidents. Un seul souci est manifesté en 1890, le Père Rondel, ses dettes
non éteintes lors de son départ...!1
D'autre part, le Père Bouzigue deviendra malade (éléphantiasis) et abandonnera
quelque peu ses responsabilités comme le notera Mgr Lamaze : "sous le règne précédent à
1 Lettre du 3 février 1890. A.P.M. Rome
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