Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

assurer la mission comme les milieux traditionnalistes, le nouveau statut était dérogatoire
de la loi sur trois points-clés. La statu-quo foncier était maintenu dans sa forme
coutumière jusqu'a publication d'un décret d'organisation de la propriété individuelle].
La monarchie à Wallis comme à Futuna était maintenue mais coexisterait avec la mise en
place d'une assemblée territoriale et d'un conseil de gouvernement local. Les lois
françaises ne s'appliqueraient qu'avec l'accord de ces instances. La question de
l'enseignement fut réglée par un compromis : l'application de la loi Debré et des
dérogations aux lois scolaires permettaient de conserver un enseignement unique dirigé
par la mission, contrôlé par le vice-rectorat de Nouvelle Calédonie et financé par Paris.
Ainsi sur trois points-clés, un statu-quo préservait l'esprit du "vieux Wallis" et la
continuité de la présence missionnaire. Aussi le nouveau statut devait bénéficier d'un
large appui de l'opinion des deux îles comme du groupe devenu important et novateur des
insulaires immigrés. Aussi le vote référendaire du 27 décembre 1959 prit une tournure
unanimiste avec 94,47 % de oui; seule Futuna montra une certaine réserve-.
C'est en Juillet 1961, qu'à Paris le Parlement ratifia le projet de loi créant le
nouveau Territoire d'Outre Mer. En Mars 1962 eut lieu la première élection législative,
Wallis et Futuna ayant maintenant une représentation d'un élu à l'Assemblée Nationale,
au Sénat, et un délégué au Conseil Economique et Social. Ces élections confmnèrent le
poids pris par les milieux modérés conservateurs de Nouméa avec l'élection comme
député, de Monsieur Hervé Lostes soutenu par H. Lafleur qui battit B. Brial 3, gaulliste
(U.N .R.), tandis que Henry Lostes (père de Hervé Lostes) devenait sénateur en
Septembre 1962. Enfin la désignation de Monsieur Bernast comme conseiller
économique et social acheva de confirmer la force du groupe modéré et ses liens avec
Nouméa comme la "politique de famille" mise en place entre Nouméa et Wallis...
1 Clause qui fut abrogée en 1978 par un nouveau décret. tant il était apparu qu'à Wallis comme dans les
autres îles du Pacifique, il est très délicat d'entreprendre une réforme foncière basée sur le droit
individuel...
2 Il Y eut à Wallis, 2.261 Oui et 0 Non! Chez les immigrés de Nouvelle-Calédonie et Nouvelles­
Hébrides, 1258 oui et 3 non. A Futuna, les résultats furent plus partagés avec à Alo, 556 Oui et 102
Non et à Sigave, 332 oui et 152 non.
3 Par 1895 voix contre 1385 à B. Brial
- 334-