Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

SECTION 4. PERMANENCE DE L'ENRACINEMENT
A la question de savoir si les Wallisiens entendent rester définitivement en
Nouvelle Calédonie, seule une minorité répond affirmativement. Pour les autres qui sont
la majorité, les avis sont partagés. Un certain nombre, non négligeable, fait état de son
désir de regagner Wallis, la retraite acquise, de façon à s'occuper de ses terres.
D'autres redoutent le problème posé par une éventuelle indépendance du Territoire
qui pour eux, aurait comme corollaire leur éviction à terme plus ou moins bref; enfin le
problème de l'emploi à conserver ou à trouver est un autre facteur jouant dans le désir de
rester ou de regagner l'archipel. Si on affine la question en interrogeant sur les
perspectives de retraite des intéressés, et hors de tout contexte dramatique, pour
l'immense majorité le retour à l'île d'origine apparaît être la solution idéale.
En ce qui concerne l'avenir de leurs enfants, les réponses des chefs de famille
sont plus mitigées et les avis se partagent également entre ceux qui postulents que leurs
enfants les suivront, ceux qui affirment que leurs enfants resteront, enfin il y a ceux qui
ne se prononcent pas ou laissent à leurs enfants ou a la tournure de la situation
calédonienne le soin de décanter les choix possibles...
Mais un point réalise la quasi unanimité: la nécessité de maintenir des liens étroits
avec l'archipel et de participer le plus intensément possible à la vie locale qui s'y déroule.
Les raisons en sont claires : à cause du patrimoine foncier de chaque famille, pour
maintenir la coutume et enfin pour conserver et enrichir les liens familiaux.
En ce qui concerne le mode de vie propre à Wallis, une grande majorité des
personnes estime qu'il est facile par rapport à leur vie calédonienne. En effet, revient
comme une sorte de leitmotiv, l'affirmation que grâce aux cultures d'auto-consommation
permises par le cadre naturel "généreux" de l'archipel, les besoins sont réduits à un
minimum monétaire.
L'absence de loyers, de charges diverses, de sollicitations commerciales
permettent une vie simple, frugale et surtout ne nécessitant pas la discipline du travail et le
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