Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Or le roi et les princes veulent conserver leurs privilèges et le système qui les
justifie! Seuls les résidents pourraient, s'ils séjournaient plus longtemps et parlaient la
langue, introduire cette profonde "réforme'": C'est à cette tâche que va devoir s'atteler le
nouveau résident Viala à partir de 1906.
c) L'impôt comme contribution volontaire
Bien chapitré par Feillet, Viala par ses premiers rapports montrera qu'il est
totalement acquis à l'idée d'un impôt personnel. Pour argumenter ses propositions
fiscales 1 Viala fera d'abord un intéressant bilan de la comptabilité du protectorat en 1905.
Sur 12 251, 58 francs de dépenses, la solde du résident représente 80 %. Mais les
recettes n'ont atteint que 4 137,50 francs!
Analysant ensuite le contexte économique de l'archipel, Viala conclura que seules
deux mesures sont possibles: augmenter la taxe de sortie du coprah et créer un impôt
personnel. Car il n'y a rien à attendre d'une taxe sur les importations déjà coûteuses et
limitées, pas plus que d'un essor agricole, industriel et commercial. Mais le roi Vito est
depuis 1904 hostile à ces mesures tout comme la mission qui "reste entièrement opposée,
puisque l'application de l'impôt détournerait de la pieuse affectation habituelle une partie
de l'argent indigène". Par contre, la population serait passive voire favorable, mais Viala
ne dit pas pourquoi...
Aussi propose-t-il un impôt de capitation à 8,75 francs par homme adulte valide,
somme équivalent à 7 shillings, la monnaie anglaise étant l'unité de compte locale et que
paierait 800 adultes à Wallis. Il en résulterait une rentrée de 7 000 francs pour le budget
soit moins de 7 % de pression fiscale, les ventes de coprah étant estimées à 115 000
francs. Quant à la taxe sur le coprah portée à 8,75 au lieu de 6,25, elle produirait
5.582,50 francs. Aussi Viala pour préparer le succès de ses projets va prendre deux
décrets assainissant les pratiques, commerciales en interdisant le troc entre clients et
1 Cf: Viala 4.3. du 1er février 1906 et Viala 4.4. du 26 mars 1906.
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