Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

travaux collectifs étaient entamés. C'est le roi Leone qui régna de 1941 à 1947 qui établit
cette règle pour éviter les litiges. A Futuna, ce mode de culture n'éxiste pas.
c) La propriété familiale
Il est à noter que les terrains en bord de mer et les plages sont propriété privée. En
règle générale, chaque groupe familial ou Kutuga possède un terrain résidentiel dans le
village d'origine, un terrain de plantation dans l'intérieur et une cocoteraie souvent
contiguë. Ainsi, l'ensemble du territoire insulaire, sauf les zones préservées de propriétés
publiques, sont divisées en propriétés familiales, y compris les terrains dits du Vao
Matua, divisés en propriétés et laissés en brousse soit pour assurer une jachère, soit par
négligence.
Pour les auteurs, la propriété remonte à Wallis, à l'installation des familles venues
de Tonga1 et dont la trace et l'évolution dans le temps se trouvent consignées dans le
registre des généalogies de Lano, dressé par le Père Henquel vers 1910. .
C'est le chef du groupe familial qui gère la propriété, qui est inaliénable. Mais à
Wallis comme à Futuna, les rois ont un droit de "haut domaine" sur les biens fonciers
privés et peuvent procéder par reprise de terres, à des attributions de biens pour des
raisons politiques (attributions à des alliés étrangers) ou pour des raisons d'intérêt
collectif.
Le chef de famille (Matua ou Taokete) assure la satisfaction des besoins en terre
des membres de sa famille, comme il peut, avec leur aval, procéder à des locations ou
prêts de terre à d'autres personnes.
La femme mariée a droit de jouir des terres de la famille de son époux comme de
sa propre famille et les droits fonciers des enfants sont reconnus aussi.
Il apparaît enfin que si le chef de famille en est d'accord, le groupe familial peut
demander au pule (gouverneur) du district, le partage des terres du lignage. Jadis celui-ci
1 cf.: Rau, op. cil.
- 697-