Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

2 - STABILITE INTERNE DANS L'INSTABILITE EXTERNE
Quoi qu'il en soit des archives et de leurs lacunes, l'évolution des îles Wallis et
Futuna s'inscrit, et c'est à notre avis une donnée de fond, dans une dimension marquée
par l'instabilité de ses protagonistes administratifs et royaux. Instabilité variable selon les
acteurs et les périodes, mais qui a une valeur explicative aussi quant aux actes des agents
du pouvoir, l'expression de leurs carences, l'explication de leurs échecs comme de leurs
succès.
Le tableau récapitulatif sur l'instabilité des acteurs implique l'administration coloniale
indirecte avec les gouverneurs, et directe, avec les résidents. Le tableau présente pour
Wallis les rois qui se sont succédés jusqu'en 1942. Enfin un dernier cadre permet de
saisir les evêques qui se sont succédés à la tête du diocèse du Pacifique central puis de
Wallis-Futuna après la séparation de 1936.
§ 1 - L'administration coloniale
De l'installation du protectorat (1887) à la fin de sa période classique (1941), pas
moins de 28 gouverneurs se sont succédés à Nouméa, dont 6 intérimaires. A ses débuts,
le protectorat des Wallis dépendra jusqu'en 1894, de six gouverneurs et si, ensuite le
règne de Feillet, durera jusqu'en 1903, il ne fut pas favorable à Wallis; il l'écrivit comme
il en rogna les crédits...
De fin 1903 à 1914, alors que le protectorat vit à partir de 1910 une situation
orageuse avec la rivalité du résident Brochard et du Père Bazin, huit gouverneurs se
succèderont à Nouméa ... Par contre, de 1914 à 1932, une relative stabilité se manifeste
mais avec peu d'effet pour Wallis-Futuna, compte tenu du peu d'intérêt manifesté de
1914 à 1924 par le gouverneur Repiquet.
Du côté des résidents, on compte le passage de vingt résidents dont deux par
intérim pour la même période (mais deux autres intérimaires ne se manifestèrent point sur
le terrain). L'instabilité a été forte, là aussi, du début du protectorat (1887) à l'arrivée de
- 390-