Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

France, mais "ce don" montre clairement la fragilité de la mission et la crainte que son
oeuvre ne résistât pas si l'archipel passait sous une influence protestante qui aurait trouvé
un appui local à Wallis.
b) Les résidents ou un intérêt à éclipse
Une fois installé, le protectorat entraînera longtemps de façon irrégulière,
l'affectation de résidents, la mission assurant l'intérim avec le Père Bazin, et à Futuna, la
représentation régulière du résident jusqu'en 1956 ... Or les résidents ont laissé
finalement, sauf Brochard, Viala et De Keroman, peu de traces de leur passage dans les
archives missionnaires. Notons que si le Père Ollivaux pourfendra De Keroman (qui se
permettait des privautés en parfumant dans son salon les Wallisiennes...), ce zélé
colporteur de ragots citera à peine Chauvot et Valsi. Mgr Lamaze évoquera négativement
De Kéroman "au caractère malheureux et insupportable" , qui à Tahiti, aurait fait du tort
aux Frères de Picpus et dont son intérimaire Valsi disait "que le retour de son
prédécesseur serait une calamité pour ce pays et pour la Mission". Si le Père Joly sera
sévère avec Chauvet- qui a voulu imposer "des projets contraires aux idées et au bien du
pays" qui nuisent à la mission qui a favorisé le protectorat... son retour sera aussi sollicité
du gouverneur par le Père Bouzigue...
Si M. De Keroman avait déplu au Père Ollivaux, il laissera néanmoins un bon
souvenir à un Père visiteur2 qui se félicite que le résident : "...se conduit très dignement
et s'il oublie un peu de se confesser, donne cependant bon exemple par sa bonne tenue à
l'église, à l'encontre de ses prédécesseurs qui s'y conduisaient en malappris". Mais le
Père constate aussi son isolement et son discrédit à Nouméa.... : "Ayant reçu plus d'un
camouflet du gouverneur de la Calédonie et des officiers de marine qui ne peuvent le
sentir...". Même le roi l'a remis à sa place et exigé qu'il abandonne ses immixtions dans
les affaires du pays!
cf: Lettre du R.P. Joly de juillet-août 1891 au Père Provincial. Il s'agit des idées de fiscalité et justice
sociale probablement...
2 cf: Rapport du R.P. Aubry du 12 octobre 1893. A.P.M. Rome
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