Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Calédonie ", Mais Viala préfère la première solution parce qu'elle a l'avantage de
"respecter la forme du régime" sous lequel les chefs des deux îles ont demandé le
protectorat et pour la France c'est une solution moins coûteuse qu'une annexion pure et
simple.
Mais, pas plus à Nouméa qu'à Paris, on ne se souciera des remarques du résident
Celles-ci reviendront d'actualité avec le résident Brochard et la crise qui éclatera
entre lui, la mission et le roi que cette dernière imposera. Malgré les aménagements du
traité du protectorat qui seront imposés en 1910 et que nous analyserons dans la crise qui
éclatera ensuite, il n'y aura pas de déblocage de la situation.
A son retour de France en 1912, le résident Brochard sera convaincu que seule
une administration directe supprimant le paravent complaisant d'un système monarchique
dévoué jusqu'ici à la mission permettra de dénouer l'emprise des maristes sur toute la vie
publique comme politique de l'archipel. Selon Brochard : "le mot annexion à la France
court toutes les bouches et ceci est un signe nouveau".
De plus les manifestations de sympathie au retour du résident sont un autre signe
qui montre que" il Y a quelque chose de changé aux Wallis" . Aussi Brochard demande
l'avis du "département pour une annexion réclamée et non imposée" 1. Le gouverneur
Brunet, d'abord prudent, estimera qu'une enquête préalable doit être faite aussi sollicite-t­
il l'avis du Ministre des Colonies. Or ce dernier est plus que réservé car Paris s'efforce de
régler avec Londres et Canberra les litiges des Nouvelles-Hébrides, aussi préfère-t-on
une nouvelle modification du traité de protectorat qui "tout en laissant subsister l'autorité
morale du roi, nous permettrait de compléter notre oeuvre,,2 et il conseille au gouverneur
Brunet de visiter les Wallis pour y manifester la volonté de la France de poursuivre sa
politique de progrès malgré les obstacles.
On ne sait si malgré cette prudence parisienne, Brochard fut encouragé en sous­
main dans sa tentative d'annexion où s'il prit sur lui de créer un fait accompli? Nous ne
1 Cf: Brochard 5.43 du 10 avril 1912.
2 Cf : Brochard 5.45 du 29 juin 1912.
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