Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

"...le Gouvernement veut s'emparer de toutes nos écoles pour en faire des écoles laïques" 1
déplore-t-il ! Or à Wallis, la crise Brochard-Bazin bat son plein et le résident menace la
mission de l'installation d'une école laïque...
Des réactions vont avoir lieu dans l'état-major mariste qui témoignent d'une prise
de conscience sur la gravité des problèmes posés et de la difficulté à leur trouver des
solurions-.
Suite aux évènements de Wallis et à la nomination de Mgr Blanc3 à l'évêché de
l'Océanie centrale en 1912, c'est le Père Nicolas, provincial des Maristes à Sydney, qui
posera sur le fond le débat des écoles dans un très intéressant rapporri de 1913.
Pour le Père Nicolas, on a laissé s'instaurer depuis longtemps une situation
ambigüe dans la politique des écoles. En effet, à Wallis, le séminaire ne remplit pas son
rôle pédagogique, l'enseignement y est délaissé. Or, Lano dispose pour son séminaire,
d'une cinquantaine d'élèves dont seulement trois pourront accèder au sacerdoce! Or, note
le Père Nicolas, le séminaire de Lano jouxte l'école supérieure pour filles et une fâcheuse
promiscuité en résulte et constate le Père Visiteur, "il y a des accidents...surtout et très
souvent quand on va aux champs... Rien de surprenant que ceux qui étaient allés à Lano
avec l'intention de sefaire prêtre en soient sortis par la porte d'un autre sacrement, parfois
forcé 1"
A côté de cette déperdition des vocations, le Visiteur constate les carences du
système d'enseignement de la mission: "dans les trois paroisses proprement dites, il n'y a
pas d'école". C'est vrai, le soir, les garçons viennent dans le clos du Père, les filles dans
celui des Soeurs. Ils y passent la nuit, sont supposés y faire la classe le soir après la prière
et le matin avant huit heures ; mais ce n'est pas sérieux, cette classe ne se fait pas, ou n'est
1 Lettre de Mgr Olier, du 20 avril 1911, A.P.M. Rome
2 Mgr Blanc se réjouira du compromis obtenu à Tonga "de liberté pure et simple" pour ses écoles, mais
en perdant la subvention, et s'inquiète des titres de propriétés de la mission et des moyens fmanciers
futurs. Lettre de Mgr Blanc du 22 août 1912. A.P.M. O.C. 418.1.A.P.M.
3 Mgr Blanc fera très vite part, peu après sa nomination, de son inquiétude: "ce qui laisse le plus à
désirer à Wallis et à Futuna, ce sont les écoles... Je ne vous cache pas mon étonnement de voir dans
quelle routine ceue oeuvre capitale s'est endormie" cf: lettre du 30 novembre 1911
4 cf: Notes du Provincial sur Wallis, Futuna et Tonga. 1er mars 1913. A.P.M. Rome
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