Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

SECTION· 4. DE LA CRISE MAJEURE AU RESIDENT REGENT
Alors qu'en 1929 Guyon faisait avec un certain triomphalisme un bilan flatteur des
progrès du protectorat, une sombre période allait s'ouvrir chargée de remises en cause
très graves au niveau économique avec la dévastation et la ruine des plantations envahies
par le rhinocéros du cocotier, ensuite par la dégradation du précaire équilibre
institutionnel existant entre les composantes majeures du pouvoir insulaire, la mission, le
résident, le roi et le commerce. La première crise naîtra d'une initiative du résident
Marchat décidé à battre en brèche l'autorité conservée par la mission sur le régime des
corvées.
§ 1. Les décrets de Mars
a) Le coup d'un résident
Instruit par l'expérience de son prédécesseur Barbier et devant achever les travaux
du plan Guyon, Marchat prendra, après avis favorable du roi, un arrêté "réglementant
les prestations en nature dans le protectorat" 1 ; deux types de prestations y étaient
prévues, celles pour les travaux publics nouveaux et celles d'entretien.
La liste de ces travaux sera fixée par le roi et le résident, des indemnités prévues, et
chaque village aura la responsabilité de l'entretien des pistes et sentiers de son territoire.
Seuls les notables, les chefs et les séminaristes en seront dispensés. Par contre les
corvées pour la mission ou les dons aux chefs échappent à ce décret.
En effet, en 1930, les relations entre le résident et Mgr. Blanc de passage à Wallis
se sont détériorées car une nouvelle taxe de 3 % à 5 % frappe depuis le 3 février les
importations. Mgr. Blanc a estimé la mesure comble après la taxe advalorem de 1929 et
le fit savoir "Le gouvernementfrançais ne fait rien ici... qu'il céde Wallis aux anglais...
Si Nouméa continue à agir ainsi, je retire l'infirmière religieuse de Futuna"... Marchat,
1 Cf : MarchatlO.l. du 24 juin 1928 qui sera signé par Guyon le 22 octobre 1929
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