Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Si Viala reprochera à la mission son train de vie, il ne fit aucune allusion à des
pratiques commerciales anormales, Mais avec l'affaire Brochard-Bazin à partir de 1910,
la situation change.'. C'est le résident Brochard qui dans un de ses rapports, pour la
première fois accusera la mission d'ingérence grave au détriment des intérêts du
commerce ; constatant l'anarchie des prix de la main d'oeuvre locale quand elle est
nécessitée pour le chargement des navires, il écrira : "la grève existe déjà à Wallis où elle
s'est produite plusieurs fois mais les agités obéissent surtout à des chefs qui prennent
leurs ordres chez les pères maristes, ceux-ci font tout pour décourager les commerçants
étrangers afin de garder les indigènes sous leur dépendance" (ceci souligné par le
résident).
Or peu après, une pétition des commerçants (en Anglais) sera adressée au
gouverneurf donnant une certaine consistance aux dires du résident
Les commerçants accusaient d'obstruction pour leurs affaires, le roi, les chefs et la
mission Mariste; or le commerce se plaint de ses bénéfices modestes alors que les pertes
avec le mauvais séchage du coprah vert et les prix de la main d'oeuvre sont fortes et les
pratiques de tapu décourageantes. Enfin la mission se mêle de leurs affaires privées
(rapports ou unions libres) "in a very offensive manner..." accusent-ils!
Pratiquement tous les commerçants ont signé cette pétition y compris les Chinois
nouvellement installés avec Kaad Robbie, Sangker, Minh Mong, Fong Ling, Hansen
W.H., Sinclair, Peterson Ch., Brial Julien, Wendt O. Pour le résident Bouge arrivé au
moment de cette crise, il n'y a pas de doute sur la matérialité de cette pétition
dénonciatrice.
Elle aurait entraîné aussi des menaces contre William Wendt de la parts de
Wallisiens puis du Père Bazin car il aurait commis "unefaute énorme avec une jeune fille
du cru"! Le résident dut d'ailleurs intervenir auprès du roi pour protéger Wendt...
1 Cf: Brochard 5.24. du 18 janvier 1911.
2 Cf: Brochard 5.29. du 12 avril 1911.
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