Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Le premier texte codifiant les lois et sanctions du "pays d'Uvéa" date de 1870 1 et
il est dû au Père Bataillon; un autre code plus précis et organisé sous forme de rubriquesf
fixait un barême (en dollar) pour chaque faute.
Sans entrer dans l'analyse détaillée de ces divers textes, notons l'importance des
sanctions exercées sur les manquements à la morale (lois sur les unions et rapports
sexuels illégitimes...), sur l'ordre assurant le respect des institutions (église,
gouvernement, propriété, cérémonies publiques...).
Notons qu'un vol simple était puni de 10 dollars, les coups et blessures de 10
dollars, l'escroquerie de 5 dollars mais les rapports sexuels illégitimes atteignaient
systèmatiquement 100 dollars..., par contre le viol seulement 75 dollars...! Ainsi tout un
corpus juridique, sommaire et à usage domestique certes, a été introduit à Wallis
instaurant une pression sociale certainement sensible car renforçant les multiples lois
coutumières et interdits divers dont Viala note toujours la présence en 1905 comme
d'autres résidents bien après lui.
Le produit de ces amendes infligées par les chefs de village ou les tribunaux de
district voire le roi et ses ministres, semble avoir constitué une source de revenus non
négligeable si l'on en croit certains résidents et créé, à certaines périodes de disettes au
moins, une situation d'accablement et de dénuement chez les wallisiens qui les
subissaient.
Il est à noter aussi que les récalcitrants à l'autorité pouvaient être bastonnés en
dernier ressort, quant à la peine de mort si elle est évoquée comme sanction ultime dans le
code des lois de 1870, la chronique ne nous donne aucun exemple de son application
dans la période 1888-1940, mais Twyning la cite pour Futuna vers 1840...
1 Cf: Tohi Fono Ouvea - Code de Wallis - 1870 édité par K. Rensch. Archipelago Press. Canberra
1981.
2 Cf: Godard PH. - Wallis - Futuna, op, cit p.l32 à 135
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