Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

On a soupçonné, à l'époque du boom du nickel, la société "le Nickel" alors la plus
importante employeuse privée du territoire, de favoriser la main d'oeuvre immigrée aux
dépens de celle d'origine locale. L'évolution des effectifs salariés de 1965 à 1972 (fin du
boom) permet de distinguer deux types d'emplois, ceux sur mines comprennant surtout
des mineurs peu qualifiés (extraction) et les emplois à l'usine de Doniambo aux postes de
travail plus techniques.
Sur mines, de 1965 à 1972, on assiste à une augmentation sensible des effectifs
employés (+ 267 soit 30 %). S'il est vrai que la majorité de l'ensemble de cette main
d'oeuvre n'est pas d'origine calédonienne pure car une partie du contingent européen est
venue d'Europe, on constate qu'en 1965, les Wallisiens n'y représentaient que 10,77 %
du total et 9,83 % en 1972. Ainsi, il est clair que pour de multiples raisons les Wallisiens­
Futuniens, sauf à Thio dans une modeste mesure, n'ont aucunement joué le rôle de "fer
de lance" de l'exploitation minière sur le terrain.
Pour l'usine de Doniambo où les postes de travail avec la modernisation et la
rationalisation instituées par la direction de la S.L.N. exigeaient l'acquisition sur le tas
d'une certaine technicité et l'acceptation d'une mobilité, les Wallisiens-Futuniens
occupaient une place plus marquée avec Il,30 % de l'effectif en 1965 et 13,45 %
en 1972. L'écart qui existait a Doniambo avec les Tahitiens s'est donc réduit.
Il est intéressant de constater qu'en 1972, les Polynésiens en bloc
représentaient 28,90 % de l'ensemble des salariés de Doniambo! ce qui illustre l'aptitude
de ces travailleurs immigrés, anciens ruraux pour la plupart à réussir leur passage dans
les structures industrielles. Mais il est à noter que pour les Wallisiens-Futuniens peu
d'entre eux faute de qualification dépassaient les catégories de manoeuvres ou ouvriers
simples.
1 El 31,30 % en 1947 au coeur de la crise de la production de nickel.
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