Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

d) L'intervention de l'aviso. Attentats contre le résident...
Le 5 avril 1933, le capitaine Le Pelletier reçut des consignes précises pour
dénouer la crise de Wallis1. L'objectif était clair : casser l'élection de Kahofuna entachée
d'abus et organiser une nouvelle élection plus conforme aux vues de l'administration,
sanctionner le Kivalu qui avait profité du voyage du feu roi pour démettre des chefs
locaux. Enfin il faut faire réactiver la lutte contre l'oryctes, les chefs refusant les ordres
du résident, règler les problèmes d'étrangers avec "souplesse". Surtout consigne est
donnée de se méfier du talentueux J. Brial : "à accueillir avec la plus extrême réserve..."
écrit avec un certain regret le gouverneur car : "marié à une femme indigène, connaissant
les coutumes et la langue du pays, il aurait pu être un auxiliaire précieux pour le résident",
or au contraire: "il est animé d'un mauvais esprit" et tente "de se créer une popularité de
mauvais aloi parmi les éléments les moins recommandables".
Surtout le gouverneur lui reproche d'avoir vendu son comptoir à "Burn's Philip"
plutôt qu'au côté français représenté par M. Hagen comme il s'y était engag é/.
Néanmoins, si le gouverneur évoque la nécessité d'utiliser la force, il doit être consulté
avant. Un autre message du gouverneur peut apparaître surprenant si on le met en
parallèle avec les observations du résident à Wallis. Le ministre Mukoi qui accompagnait
le feu roi à Nouméa a recommandé le choix de Kulitea comme nouveau roi et Joubert l'a
approuvé.
Or, Kulitea est dénoncé par Renaud comme un actif opposant ami français ! De
plus l'aviso "Aldebaran" attendu impatiemment à Wallis est en panne de machines et doit
réparer, ce que déplore Renaud, un mois plus tard car, à ses tracas qui s'aggravent, il voit
s'ajouter une fâcherie avec la mission. La brouille a éclaté à partir de ragots que le
résident impute à la mission; le Père Fillion y rétorquera en traitant "d'inepties" les
reproches du résident et lui rappellera que si la mission est accusée de produire des
1 Cf : Renaud Il.26. du 5 avril 1933
2 J. Brial avait dit en 1931 au capitaine Bastard qu'il vendait à 700 ()()() francs, ses affaires étant au plus
bas avec la crise...
3 Cf: Renaud 11.27. du 6 avril 1933.
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