Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

séminaire de Lano bénéficiait de quelques bourses américaines de bienfaiteurs... Or,
compte tenu de grosses dépenses avec l'entretien des églises, des écoles, les
constructions et les voyages coûteux nécessités par la gestion de l'évêché, le Père Dubois
constatait que les remboursements étaient suspendus car : "le Vicariat parait-il, est
complètement dans la dêche", surtout que Mgr Blanc gérait mal: "Il a acheté bien cher un
bateau J.500 Livres, revendu presque rien ... s'est embarassé d'un terrain de 2.000
Livres qui dit-on, ne rapporte rien".
Si en 1930, Mgr Blanc niera retenir le viatique des missionnaires, il ne
s'expliquera pas sur leurs ressources mais reconnaîtra le manque de revenus et la
nécessité d'un secours de 25.000 Francs demandé pour la mission à la Propagation de la
Foi...
En 1935, la situation de la mission aggravée encore par la politique du résident
David ne paraît guère s'être améliorée et le Père FilIion partira à Sydney découragé: "Et je
suis parti, heureux, je ne vous le cache pas, mon Révérend Père, de sortir de Wallis après
huit ans d'isolement, de respirer un air nouveau, d'être déchargé de tout souci, et surtout
de pouvoir aller expliquer, de vive voix au Père Provincial.: l'abandon pénible dans
lequel on nous laisse)".
Cet aveu, la série de constats qui le précède, semblent indiquer clairement que
depuis 1910, les résidents successifs ont construit et entretenu une vision superficielle et
peu critique de l'état réel du "pouvoir missionnaire". Certes, l'apparence de la mission,
ses bâtiments, son pouvoir moral sur la population pouvaient donner l'illusion que
l'héritage de Mgr Bataillon restait intact, mais à l'intérieur, la mission était minée,
incapable d'assumer le rendez-vous avec son temps et les réalités que lui avait assigné
Mgr Courtais en 1926.
Lettre du Père Fillion au Père Provincial du 17 mai 1935. op. cil.
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