Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

en pleine croissance, à installer à Wallis une de ses succursales de Levuka (Fidji), la
maison "Robbie and Co".
A défaut de maison française de commerce, cette société installera à Wallis comme
agent un Français, Julien Brial ! Peu après ce sont des commerçants chinois qui vont
créer aussi des comptoirs à partir de sociétés de commerce de Sydney.
Lorsque survient la guerre de 1914-1918, Wallis et Futuna est proche d'un des
théâtres d'opération du Pacifique, les îles Samoa allemandes et l'on craint après le
bombardement de Papeete et avec la présence de corsaires allemands, pour les liaisons
maritimes du Pacifique central.
Cela aurait pu être l'occasion pour Nouméa avec la semi-rupture des liaisons avec
Fidji, de décrocher l'archipel des Wallis et par l'installation d'une compagnie de
commerce française de couper naturellement les liens économiques avec Fidji.
Mais on peut penser que la société Hagen qui était bien implantée aux Nouvelles­
Hébrides (Vanuatu) et cherchait ailleurs des "coups faciles", n'avait aucune envie de se
heurter à Wallis aux intérêts de Burns and Philp, solidement installé aussi en Mélanésie.
Ainsi le jeu du commerce local était clair à Wallis comme à Futuna avec le souci de
conserver des positions solides et anciennes.
Aussi, lorsqu'en 1931, il devint inéluctable avec l'embargo de Fidji sur le coprah
de Wallis de mettre en place une alternative indispensable à la survie de l'île, Nouméa est
placée devant un choix difficile. BaUande, la plus importante société française de
commerce, d'origine bordelaise, liée à l'économie de la Nouvelle-Calédonie comme du
Vanuatu exige une prise en charge administrative coûteuse. Or, Ballande est puissant
politiquement à Nouméa, à Paris... Quant à la maison Hagen, plus aventureuse, habituée
à travailler sur les marges insulaires peu contrôlées, elle cherchera d'abord une bonne
affaire...
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