Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Tonga, il ne fallait pas prévenir les tongiens contre la France 1 et il fallait disposer de
l'appui de la mission car "à Tonga l'impôt est menacé par les missionnaires". Aussi le
gouverneur Pardon jusqu'au départ de Chauvot insista sur la nécessité d'agir avec
prudence tout en ayant l'aval de la reine. "Vous n'agirez que par la reine et en vous
couvrant de son autorité, c'est la reine qui doit ordonner les réformes financières que je
vous ai indiquées" 2.
Une autre raison obligea le résident à différer tout projet de fiscalité: le cyclone de
1889 qui a ravagé Wallis après celui de 1888 qui affecta Futuna. La reine a dû s'endetter,
les vivres manquent et l'Etat français devra apporter un secours de 2.000 francs.
Succédant à Chauvot, De Keroman estimera la situation peu propice pour instaurer une
fiscalité et il préfèrera attendre que la succession royale soit réglée 3 car toute initiative
fiscale risquait de favoriser "le parti anglais", c'est à dire tongien... Aussi les instructions
successives des gouverneurs Nouet et Pardon vont par la force des choses rester lettres
mortes . Certes la dépêche ministérielle du 8 octobre 1894 4 approuvera l'idée d'une
double imposition sous forme de taxe sur le coprah exporté et d'un impôt personnel...
Mais deux conditions seront exigées, un impôt modéré et l'aval de la reine, enfin la
prudence est rappelée vu les visées françaises vers Tonga... Il apparaîtra que
l'administration va alors tenter de résoudre ce délicat problème en le dissociant et les
efforts vont porter d'abord sur la taxation du coprah et celle-ci acquise, le pouvoir
colonial tentera la mise en en place d'un impôt personnel.
1 Cf : Chauvot 1.15 du 30 juin
2 Cf : Chauvot 1.18 du 27 octobre 1890
3 Cf: Keroman 2.2. du 23 mai 1892 el 2.3. du 16 novembre 1892
4 Cf : D'Estienne : lois, décrets, ete..., op. Cil
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