Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Pacifique central. Selon la règle qui fait que celui qui tient le bateau tient le négoce des
îles, cette société remarquablement gérée va grâce aux négoces des Mers du Sud, ouvrir
des comptoirs, y vendre les produits européens et la pacotille et en échange recevoir le
coprah, les perles, la bêche de mer, la nacre. Plus tard avec les premières entreprises
européennes, ces comptoirs allaient devenir les intermédiaires obligés des colons, leurs
prêteurs, leurs fournisseurs, leurs acheteurs du coton, du sucre, des bois, de l'huile de
palme et surtout à partir de la fin du siècle, du coprah.
En effet, les produits oléagineux étaient très recherchés sur les marchés européens
et offraient des rendements financiers attractifs. La société B.P. va investir dans le
développement des plantations de coprah en Nouvelle-Guinée, aux Salomon et aux
Nouvelles-Hébrides. Par les liens qu'elle saura établir avec les missions protestantes, elle
obtiendra aussi un large marché auprès des autochtones des îles, grâce à ses comptoirs
dispersés jusque dans des îles isolées de Mélanésie, de Micronésie et du Pacifique
central. Après 1900, elle contrôlera les petits coprah-makers d'origine européenne ou
chinoise. Mais ces entreprises seront liées pour leur extension à la sécurité de la présence
et de la protection du pavillon britannique car ailleurs la concurrence sera rude...
En effet, les Allemands vont devenir à partir des années 1850 de redoutables
concurrents. Installés dès 1840 à Valparaiso, la société Godeffroy de Hambourg- va
d'abord se consacrer au lucratif commerce des perles et de la nacre en Polynésie et y
occuper une place importante-, puis en 1857 elle s'installera à Apia aux Samoa. Grâce à
ce choix géographique judicieux, Godeffroy dès 1860 va faire essaimer une série de
petits comptoirs de traite à Tonga où il deviendra dominant, à Fidji (île Lau), à Wallis­
Futuna (1867). Ayant mis au point la technique du coprah séché qui donnait un meilleur
rendement d'huile et diminuait le frêt à transporter, servie aussi par le sérieux de ses
agents et la discipline de son organisation-, Godeffroy étendra à partir de ses premiers
cf. : Firth S. : Germans finns in the Western Pacifie Islands (1857-1914) : 3-25 in : Gennany in the
Pacifie and Far East, op. cil.
2 cf.: Cooper, op. cil. Godeffroy avait créé la "Société Commerciale de l'Océanie" à Papeete.
3 cf.: Bollard A.E. : The financial adventures of J.C. Godeffroy and son in the Pacifie. J.P.H. vol. 16 :3­
19; 1981
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