Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

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En ce qui concerne le rôle des chefs et de leurs parentés, il apparaît, si l'on suit les
auteurs1, qu'ils constituaient une classe dominante formée par la reproduction de
stratégies matrimoniales sélectives, jouissant par leur statut de détenteurs des terres, d'un
rôle socio-économique d'autant plus important qu'il était renforcé par l'usage du tabou,
les prélèvements de vivres ou les réquisitions de main-d'oeuvre. Enfin ce pouvoir pouvait
être conforté par les manipulations généalogiques et la compétition pour les grandes
chefferies suprêmes qui permettent parfois d'améliorer sensiblement les positions sociales
des chefs, notamment avec les pratiques d'adoption.
D'autres auteursé mettent en exergue de la Nouvelle-Guinée à Fidji, le rôle et la
place pris par le "big man". Ce personnage apparaît comme une sorte d'entrepreneur qui
"réussit" pour son profit et celui de son groupe. Le prestige qu'il acquiert dans les
transactions rejaillit sur les siens. Mais il découle de ce système une compétition
permanente qui pousse le "big man" toujours plus avant dans la quête du succès, donc du
prestige, donc de la notoriété qui grandit avec l'âge. Mais il n'y a pas transmission
héréditaire du pouvoir du "big man" à son décès 3. Nombre de spécialistes ont mentionné
les liens de fait existant entre le "big man" et le système d'autorité et qui traduisent la
flexibilité des systèmes océaniens de Pouvoir et Autorité.
Cette approche des types d'organisation socio-politique des sociétés océaniennes
permet ainsi de discerner trois principes directeurs avec les sociétés à transmission
héréditaire du Pouvoir (polynésie centrale et orientale et Nouvelle-Calédonie pour partie),
les sociétés où l'élection est la règle d'accès au pouvoir (Samoa, Nouvelles-Hébrides en
partie), enfin les sociétés à fondement économique où le "big man" joue un rôle privilégié
selon les circonstances (Mélanésie et partie de la Polynésie). Mais quel que soit le statut
concerné, la pratique sociale a tendance à corriger les excès ou abus d'autorité des chefs
cf. Newbury C. : Aspects of cultural change in French Polynesia : the decline of Arii . .l..E...S., vol. 76
n 01 : 7-26 - 1967.
2 cf. Douglas B. : Rank , power, authority : a reassessment of traditionnal leadership in South Seas
societies. J.P.H. vol. 14 : 3-27 - 1979.
Kelemete qui tenta de capter le coprah de Wallis entre 1920 el 1925 fut un de ces "big-man", à son
décès, sa famille perdit tout pouvoir.
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