Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

c) J. Brlal deus ex machina
Fort marri, le résident Renaud à néanmoins un responsable désigné, J. Brial.
Aussi, il fera état au gouverneur des multiples griefs qu'il fait au commerçant français.
Celui-ci dans la situation propre à l'élection, a intrigué pour faire élire le roi avant
l'arrivée de l'aviso; il est ami de Selevesio et le pousse contre le résident car Brial veut
son départ ! En effet, il a pris la tête d'une pétition récente des commerçants contre
l'introduction des poids et mesures français.
De plus c'est lui qui a rédigé pour Selvesio des lettres attaquant l'administration
dont celle envoyée à Joubert dénonçant les pratiques du résident... Mais, insistera
Renaud dans un autre rapport 1, ce sont surtout des raisons d'intérêts contrariés qui font
depuis longtemps conspirer Brial. Celui-ci n'admet pas en effet la francisation de
l'économie de l'archipel qui s'est mise en place avec diverses mesures comme la ligne
française sur Nouméa, l'introduction du franc français comme seul étalon monétaire légal
et l'application des poids et mesures français ! En effet, la liaison maritime fut imposée
"contre le gré de tous" reconnait Renaud et surtout de la mission qui craignait la fin d'un
isolement moral salutaire des wallisiens vis à vis de Nouméa; de même Brial très lié aux
trafics avec Fidji y était aussi totalement opposé car il voyait disparaître plus de vingt ans
de pratiques... Le paiement de l'impôt en monnaie française avalisé par le roi par surprise
et objet d'un décret du 12 octobre 1931 fut aussi durement ressenti par la mission comme
par 1. Brial et provoqua une campagne mensongère faisant semblant d'oublier la
dévaluation de la livre sterling. Brial fut encore un actif protestataire, la mission restant
en coulisse, car jusqu'alors avec la monnaie anglaise, la plus petite unité utilisée à Wallis
était la pièce de 3 pence (soit 17, 65 francs). Or avec l'introduction de la monnaie
nationale apparaissent les pièces de 1 franc, 0,50 centimes, ou 0,25 ou 0,10 centimes. Le
commerce y perd dans ses ventes et la mission dans ses quêtes et elle vient de déclarer
que donner moins de 2 francs serait une injure punissable!
1 Cf : Renaud 11.36. du 20 mai 1933
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