Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

détails de la préparation de l'élection puis ils se séparent et chaque collège choisit son
candidat "à la majorité assez forte des voix". Puis, on compare le résultat; s'il est
identique pour chaque groupe, le candidat retenu est élu, s'il est différent, on revote dans
les mêmes conditions jusqu'à concordance. Si un accord ne se rencontre pas, c'est alors
le candidat retenu par le Kivalu et les ministres qui est élu. Alors, le roi élu ou Hau prend
le titre nobiliaire de Lavelua. Si ensuite il ne donne pas satisfaction, deux ou trois
remontrances respectueuses lui sont faites. En cas d'échec, le Kivalu réunit ses ministres
et signifie au roi sa déchéance.
Pour Futuna, les règles varient pour l'élection du Sau ou Roi. A Alo, chacune des
deux familles de sang royal choisit séparément son candidat mais à la différence de
Wallis, la famille à laquelle appartenait le dernier roi ne peut choisir son candidat que dans
l'autre famille. Si les noms concordent, le nouveau roi est élu. Sinon, la famille du
dernier roi fait connaître son candidat et on vote à nouveau, mais ensemble. A Sigave,
c'est par les membres des deux familles princières et après accord préalable que l'élection
est faite.
Ces systèmes complexes étaient-ils théoriques ou appliqués... on peut en douter,
mais l'absence d'informations sur les procédures suvies lors de l'élection des rois ne
permet pas d'être plus précis.
Ces systèmes n'ont pas subi, en tout état de cause, une révision de la part de la
mission. Néanmoins, il apparaît que pour la succession d'Amélia et ensuite jusqu'en
1910, des souverains qui lui succédèrent, la mission n'intervient jamais directement, sauf
sous forme de conseils privés et officieux, mais par ses conseillers, le Père Jouny puis le
Père Bazin ou ses confesseurs. Ainsi, la mission disposait d'un pouvoir moral
prépondérant mais qui ne porte aucune trace d'un quelconque grand dessein
régulièrement construit avec des choix préétablis...
D'autre part, il apparaît que la mission devait compter avec les nobles et les chefs
beaucoup plus turbulents et moins soumis, capables de sautes d'humeur et de rebellions.
Ainsi à Futuna, pour mettre fin au litige ancien sur la tarodière disputée entre Alo et
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