Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

§ 3 - Les gouverneurs et le ministre
Leur attitude sera variable compte tenu des impératifs du moment et de l'intérêt
marginal de l'archipel. Elle peut se résumer à trois positions: le désintéressement,
l'opposition et l'interventionnisme.
Le désintérêt sera assez marqué dans la première période du protectorat "non
administré" (1888-1906), comme l'indique la rareté de leurs correspondances ou de leurs
consignes. L'appui sera manifeste avec le gouverneur Pardon. Par contre Feillet qui
exercera un proconsulat autoritaire en Nouvelle-Calédonie sera irrité et opposé à un
protectorat qui coûte et ne rapporte pas.
Ainsi, le gouverneur Pardon à la fin du séjour de Chauvot, lui fera connaître son
appui 1 et celui du Secrétaire d'Etat aux Colonies, Monsieur Etienne, sur "votre ligne de
conduite, votre attitude à l'égard du gouvernement des Wallis , des indigènes et des
missonnaires", Le gouverneur fait savoir que grâce à la subvention accordée par le
Ministère après le cyclone de 1889, il envoie un cadeau en étoffes élégantes à la reine. A
côté de ce souci protocolaire, apparaît tout aussi clairement un souci de prémunir la
population contre les ravages d'un enouvelle disette :"Je vous envoie également un peu
de bétail, cinqou six vaches avec un taureau et trois brebis avec un bélier.
Je n'ai pas besoin de vous recommander ce petit troupeau dont la reproduction
pourrait avoir une si heureuse influence sur le développement des ressources des îles. Ce
sera sans doute dans quelques années la meilleure garantie contre la famine dont nous
menace chaque cyclone. Ayez-en donc grand soin et ménagez-le le plus possible". Autre
bonne nouvelle, le Ministre accorde sur demande du gouverneur, un subvention de 15
000 francs pour la construction d'une résidence, tout en recommandant l'économie par
utilisation de la main d'oeuvre indigène comme "contribution volontaire" et en faisant
une recommandation significative: "il est à désirer que votre maison soit bien placée et
1 Cf.: Chauvet, 1.18 du 27 octobre 1890.
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