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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUELa réaction face aux « philosophes » dans Faust INe vous plaignez pas ; j’ai un peu couru lemonde et je connais à fond ce Paris quevous rêvez ; rien ne vaut une bonne lectureau coin du feu… lire Hamlet ou Faust…par un jour d’enthousiasme. […] (<strong>Flaubert</strong> àMelle Leroyer de Chantepie, le 18 mars1857, Corr. II, p. 692)« Bouvard et Pécuchet est l’histoire d’unFaust qui serait aussi un idiot. » (Emile Faguet,<strong>Flaubert</strong>) 1Pour comprendre plus précisément la façon dont fonctionne la critique goethéennede l’encyclopédie et des encyclopédistes, on peut analyser rapidement certainspassages du premier Faust 2 , dont la figure, le motif et le mythe marquent fortementBouvard et Pécuchet et au-delà l’ensemble de l’œuvre flaubertienne 3 . La volonté1 Faguet, E., <strong>Flaubert</strong>, Paris, Hachette, 1906, p. 131.2 Cette pièce a accompagné Goethe toute sa vie. La toute première version qu’il donna du drame (FrüheFassung ou Urfaust) n’a jamais été publiée de son vivant et n’a pu être reconstituée qu’à partir des notesde Luise von Göchhausen, demoiselle d’honneur à la cour de Weimar. Le texte de Faust I a été publié en1808 dans le 8e tome des Goethes Werke, juste un an avant les Affinités électives donc. Il s’agit d’unereprise d’une version précédente fragmentaire, publiée sous le titre Faust. Ein Fragment en 1790. En1828/29 Faust I est de nouveau repris et élargi. Cette version « complète » est publiée dans le tome 12 del’édition Goethe´s Werke. Vollständige Ausgabe letzter Hand, d’abord en 1828 dans une édition de poche,puis en 1829 dans un format in-octavo. C’est surtout l’édition de poche que Goethe a revue et contrôlée,c’est donc cette version qui selon Albrecht Schöne doit être considérée comme la plus complète et la plusautorisée de Faust I. La deuxième partie de la tragédie, quant à elle, a été gardée dans une enveloppefermée du vivant de Goethe et ne fut publiée qu’en 1833, un an après sa mort, dans le tome 41 de la Ausgabeletzter Hand. Pour la suite de l’histoire éditoriale de Faust II, voir le commentaire de Schöne inGoethe, J. W., Faust. Kommentare, Frankfurt am Main, Deutscher Klassiker Verlag, 1994a, p. 76 sq.3 Albert Thibaudet a repéré des éléments importants sur ce point dans son livre classique sur <strong>Flaubert</strong>.Pour lui « la Tentation, reprise et refaite, [a] été son Faust, l’œuvre perpétuelle et significative de sa vie »et il dit au sujet de Madame Bovary que « <strong>Flaubert</strong> a réalisé une sorte de Faust français ». Thibaudet, A.,<strong>Gustave</strong> <strong>Flaubert</strong>, Paris, Gallimard, 1935, pp. 59 et 107. Cf. aussi Nakajima, T., "La Tentation de saintAntoine et le second Faust. L'allégorie de la science ", in G. Séginger (dir.), <strong>Gustave</strong> <strong>Flaubert</strong>. Fiction etphilosophie, avec des notes inédites de <strong>Flaubert</strong> sur la philosophie de Spinoza et de Hegel, Caen, Lettresmodernes Minard, 2009, pp. 203-222 ; Dumesnil, R. et D. L. Demorest, "La Tentation de saint Antoine",Bibliographie de <strong>Gustave</strong> <strong>Flaubert</strong>, Paris, Giraud-Badin, 1937, pp. 219-293.Pour Degoumois également « la vérité est qu’aucun livre de Goethe n’a laissé une trace plus profondedans la pensée de <strong>Flaubert</strong> que le Faust, et que, de Rêve d’Enfer à Bouvard et Pécuchet, toute son oeuvreest plus ou moins imprégnée de la philosophie de cette grande ‘tragédie de l’humanité’. » ; cf. Degoumois,L., <strong>Flaubert</strong> à l'école de Goethe, Genève, Sonor, 1925, p. 53. J’ai commencé à m’intéresser auxrapports entre Faust I et Bouvard et Pécuchet dans mon DEA, en comparant la tragédie de l’érudit et celledes dilettantes ainsi que l’érudition déçue, voire les figures du suicide et du roman amoureux. Le rôle duFaust I + II pour <strong>Flaubert</strong> placé mériterait d’être réanalysé sous un angle épistémocritique. Sur Faust et110

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