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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE V. LES FIGURES DU SUJET CONNAISSANT– le fameux « Philantropinum », fondé en 1774 à Dessau (en Saxe-Anhalt) 1 . Goethe 2 ,qui connaît personnellement Basedow, va visiter le « Philanthropinum » avec le ducCharles-Auguste en 1776 et 1778. D’après les listes d’élèves, au total 187 élèves ont étéscolarisés pendant des périodes variables dans cette école, qui ferme en 1793 3 . Une deses fonctions est la formation de futurs enseignants. Comme de nombreux réformateursdes Lumières, Basedow considère qu’il faut dépasser l’éducation et la socialisation parclasse ou état pour former la jeune génération dans son ensemble, de manière à en fairedes membres utiles à la société bourgeoise 4 . Dans son plan général de réforme del’école, il réclame entre autres de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Cette idée, chèreà l’école républicaine du temps de <strong>Flaubert</strong> est peut-être aussi la raison pour laquellecelui-ci évoque le nom du pédagogue dans Bouvard et Pécuchet.Goethe avait également une bonne connaissance des théories d’autres pédagoguescélèbres de son époque, comme les suisses Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827) et son élève Philipp Emanuel von Fellenberg (1771-1844), qui lui servent directementde modèles pour ses romans. Tous deux associent une activité d’agronome à leurvocation éducative et s’illustrent dans la direction d’instituts pédagogiques : Pestalozzifonde une école à Yverdon-les-Bains – que <strong>Flaubert</strong> évoquera également – et PhilippEmmanuel Fellenberg accueille à partir 1808 dans sa « république pédagogique » àHofwil, près de Berne, des élèves des classes supérieures (Erziehungsanstalt für höhereStände) de toute l’Europe – dont deux fils (illégitimes) de Charles-Auguste. ParallèlementFellenberg crée aussi une école industrielle pour les garçons des classes moyennes(Industrieschule), qui y apprennent entre autres l’horticulture, une école pour fille, une1 Cf. Benner et Kemper, Theorie und Geschichte der Reformpädagogik. Basedow doit en grande partie sacélébrité à son manuel Elementarwerk (1774) pour lequel Chodowiecki a dessiné les planches.2 Goethe s’est beaucoup intéressé aux réformes pédagogiques de son temps. S’il ne s’est pas impliquédans la vie universitaire berlinoise comme l’a fait Wilhelm von Humboldt, on a vu plus haut qu’il a contribuéà l’administration de l’université de Iéna, dans le duché de Weimar, qui accueillit du reste durantune période Alexander et Wilhelm von Humboldt. Goethe a été lui-même à un moment de sa vie pédagogueet précepteur du duc de Weimar Charles-Auguste, du fils de Charlotte von Stein, ainsi que d’unjeune homme d’origine suisse, Peter Lindau. Comme le rapporte Alexandra Richter-Alac dans sa thèse,les efforts pédagogiques de Goethe « s’avèrent défaillants » en raison de ses conceptions très libérales dela pédagogie, fortement inspirées des idées de Rousseau. Il aurait en particulier manqué d’autorité etlaissé trop de place à l’évolution personnelle de l’élève. Cf. le chapitre sur « Goethe pédagogue » dans lathèse d’Alexandra Richter-Alac : Richter-Alac, A., "La pensée en archipel". Goethe face à la philosophie,Thèse de doctorat, Paris, Paris Sorbonne - Paris IV, 2003. Cf. aussi Fertig, L., Johann Wolfgang vonGoethe der Mentor, Darmstadt, 1991.3 Hammerstein et Herrmann (dir.), Handbuch der deutschen Bildungsgeschichte. Band II, p. 265.4 Cf. Benner et Kemper, Theorie und Geschichte der Reformpädagogik, p. 188.307

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