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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEpermet de mettre en question le thème de l’éducation nationale. L’histoire de l’école –du pensionnat à l’école laïque – comme lieu de la transmission du savoir, comme lieuoù l’encyclopédie trouve sa place de prédilection, est ainsi interrogée dans le roman.Le roman de formation tragique d’OttilieSi le Bildungsroman tel qu’on l’entend en général met en scène le destin d’unindividu masculin, c’est la formation d’une femme qui est mise en scène dans les Affinitésélectives. Ottilie est aussi bien élève qu’éducatrice idéale 1 . Elle développe dans cesdeux rôles une attitude bien particulière face au savoir, aux connaissances et àl’apprentissage. En cela, elle est un témoin du monde en transformation, un reflet duprocessus de modernisation de la société. La figure d’Ottilie montre par ailleurs que lecontexte social et ses conflits s’expriment aussi dans des relations de genre. On retrouveici l’une des thèses de Nils Reschke, pour qui les Affinités électives marque le passaged’un ordre culturel dominé par un code masculin vers un ordre culturel dominé par uncode féminin 2 .On peut aborder Ottilie à partir de la comparaison que le texte met en place entreelle et sa cousine Luciane, la fille de Charlotte 3 . Ce faisant il faut d’emblée soulignerque cette opposition, telle qu’elle est élaborée dans le roman, n’est pas entre un bien etun mal – une opposition nette – mais une sorte de dialectique, qui conservel’ambivalence des personnages 4 . Si les deux femmes portent le nom d’une sainte lié à lavue (Ottilie) et la lumière (Luciane) elles ont toutes deux aussi des côtés sombres.Orpheline – comme par ailleurs Victor et Victorine, les enfants sauvages deBouvard et Pécuchet, que l’on retrouvera plus loin, et Emile chez Rousseau – Ottilie aété prise en charge à la mort de sa mère par sa tante Charlotte, qui l’a elle-même rapidementconfiée avec sa propre fille à une pension. Le texte ne donne que peu1 Cf. Hohendahl, P. U., "Ottilie's Education. Goethe's Die Wahlverwandtschaften and the PedagogicalDiscourse around 1800", Deutsche Vierteljahresschrift für Literaturwissenschaft und Geistesgeschichte,77, n° 2, 2003 [Ottilie's Education], pp. 214-241.2 Cf. Reschke, "Zeit der Umwendung", p. 36. Son argument s’appuie sur l’analyse des tableaux vivantsdans lesquels les hommes apparaissent plutôt en retrait et les femmes plus actives, aboutissant au remplacementdu roi par des représentations féminines dans la symbolique du pouvoir.3 Cf. à propos de la comparaison des deux femmes : Puszkar, N., "Frauen und Bilder: Luciane und Ottilie",Neophilologus, n° 73, 1989, pp. 397-410.4 Reschke, ""Die Wirklichkeit als Bild"", ici p. 166 ; il souligne l’importance de l’ambivalence de cettefigure aussi dans sa thèse : Reschke, "Zeit der Umwendung", pp. 240 sq.320

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