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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE II.L’IDEE ENCYCLOPEDIQUE AUX XVIIIE ET XIXE SIECLESEt ce n’est que quand il eut recueilli tout un volume d’observations qu’il jugeaà propos de nous en faire part. Les types d’une petite ville de province,observés aussi finement, dénotent la même patience et la même sagacité. V.BOVARY (Mme)Larousse défend encore <strong>Flaubert</strong> dans son différend avec « le critique Froeber(sic) » sur la vérité historique de Salammbô. <strong>Flaubert</strong> sort victorieux de la controverseparce qu’il a pu prouver à son adversaire son érudition. Larousse commente : « Lecritique étourdi a montré là combien il est dangereux d’attaquer un homme qui sait sibien prendre des notes. » Pour commenter l’œuvre de <strong>Flaubert</strong> Larousse cite commeréférences les critiques Sainte-Beuve, Merlet et Ed. Scherer, dont l’éloge conclut sonarticle. Dans un très beau passage, il décrit par ailleurs la poétique du réalisme selon<strong>Flaubert</strong> :D’après ce seul livre [i.e. Madame Bovary, H.H.], on pourrait former la poétiquedu réalisme, tel que le comprend M. <strong>Flaubert</strong>. La plume est un pinceaudestiné à reproduire toutes les combinaisons plastiques de la vie. Le mondemoral n’offrant à l’imitation ni la figure ni la couleur, l’imagination, qui n’apas charge d’âmes, doit se renfermer dans le monde physique, comme dansun immense atelier peuple de modèles qui tous ont la même valeur à sesyeux ; car ce serait infliger un blâme au créateur que de repousser ou de corrigertelle ou telle de ses créatures. Il faut donc s’abstenir de les juger, et nevoir partout que des sujets d’étude, légitimes au même titre, puisque le fondn’est rien et que la forme est tout. En d’autres termes, on ne doit se préoccuperni de l’idée ni du sentiment, mais de l’exécution.C’est aussi le « don de comprendre la réalité qui caractérise essentiellement legénie de Goethe » que Larousse souligne en présentant les Affinités électives 1 . Il consacreà l’écrivain allemand un article général – sur sa vie, son œuvre et les traductions –et plusieurs articles à certaines de ses œuvres, comme le Faust ou les Affinités électives.En général, on sent qu’il prend plus de distance par rapport à son objet que lorsqu’ilécrit sur <strong>Flaubert</strong>. L’auteur de l’article caractérise les Affinités électives dans l’entréeGoethe comme « livre subtile et peu compréhensible ». La présentation du roman témoignepourtant d’une assez bonne compréhension. Elle se conclut par une citation deMme de Staël qui souligne le ton pessimiste du roman :1 Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 1, p. 119.155

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