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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEDans une chambre aussi obscure que possible, faisons pénétrer la lumièrepar une petite ouverture d’environ trois pouces de diamètre, et que nouspuissions ouvrir et refermer à notre gré. Plaçons ensuite une feuille de papierblanc qui reçoive la lumière ainsi obtenue, et fixons à quelque distance ledisque éclairé formé sur la feuille. Fermons ensuite l’ouverture et regardonsvers l’endroit le plus obscur de la pièce. Nous voyons alors flotter devantnos yeux une image ronde. Le milieu de cette image sera clair et incolore,teinté de jaune. Le bord, par contre, se montrera aussitôt de couleur pourpre.Cette dernière, gagnant lentement à partir de la périphérie, couvre peu à peutout le disque et finalement fait disparaître aussi le centre clair. Mais à peinele disque est-il entièrement pourpre que déjà le bord commence à bleuir ; lebleu à son tour, progressant vers l’intérieur, chassera le pourpre. Lorsque ledisque entier apparaît bleu, le bord devient sombre et incolore. Lentement,cette zone incolore gagne sur le bleu et envahit toute la surface. L’images’efface alors peu à peu, devenant à la fois plus faible et plus petite. Nousvoyons ici à nouveau comment la rétine se rétablit par un mouvement de balancierlorsqu’elle a reçu de l’extérieur une violente impression. 1Comment, dans ce contexte, analyser le personnage de l’Anglais ? Si la cameraobscura est liée au jardin paysager, l’un et l’autre représenteraient-ils un temps révolu ?On retrouve en effet avec ce personnage le conflit des générations. Au contraire de soninstrument, il a en effet décidé de ne plus se fixer en un endroit et de voyager, initialementavec le projet d’aller jusqu’en Inde, abandonnant son pays natal et son propre jardin.A cela, il donne des raisons politiques mais aussi le fait que son fils, pour lequel ilavait tout construit, ne s’intéresse pas à ses domaines. Cette rupture le conduit à se conduiredans le monde en promeneur et observateur solitaire 2 . C’est dans cette fonction1 Goethe, Traité des couleurs, p. 106. « In einem Zimmer, das möglichst verdunkelt worden, habe man imLaden eine runde Öffnung, etwa drei Zoll im Durchmesser, die man nach Belieben auf- und zudeckenkann; durch selbige lasse man die Sonne auf ein weißes Papier scheinen und sehe in einiger Entfernungstarr das erleuchtete Rund an; man schließe darauf die Öffnung und blicke nach dem dunkelsten Orte desZimmers; so wird man eine runde Erscheinung vor sich schweben sehen. die Mitte des Kreises wird manhell, farblos, einigermaßen gelb sehen, der Rand aber wird sogleich purpurnfarben erscheinen. Es dauerteine Zeit lang, bis diese Purpurfarbe von außen herein den ganzen Kreis zudeckt, und endlich den hellenMittelpunkt völlig vertreibt. Kaum erscheint aber das ganze Rund purpurnfarben, so fängt der Rand anblau zu werden, das Blaue verdrängt nach und nach hereinwärts den Purpur. Ist die Erscheinung vollkommenblau, so wird der Rand dunkel und unfärbig. Es währet lange, bis der unfärbige Rand völlig dasBlaue vertreibt und der ganze Raum unfärbig wird. Das Bild nimmt sodann nach und nach ab und zwardergestalt, dass es zugleich schwächer und kleiner wird. Hier sehen wir abermals, wie sich die Netzhautdurch eine Sukzession von Schwingungen, gegen den gewaltsamen äußern Eindruck nach und nach wiederherstellt. » Goethe, J. W., Zur Farbenlehre, Frankfurt am Main, Deutscher Klassiker Verlag, 1991d,p. 41-42.2 Kerrin Klinger et Matthias Müller ont proposé récemment une analyse supplémentaire du personnage del’Anglais : il pourrait s’agir d’une allusion à une connaissance personnelle de Goethe, à savoir d’un artisteanglais, Charles Gore, établi à Weimar et qui se servait d’une camera obscura pour son travail. Gore étaitavant tout un collaborateur du peintre Jacob Philipp Hackert qui résidait à Naples et a donné des cours dedessin à Goethe pendant son voyage en Italie en 1786. Après la mort de Hackert ses œuvres ont été en-264

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