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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEUne seconde approche développée par un autre ensemble de travaux considère àl’inverse l’influence de la littérature sur la science. Pethes cite comme exemple d’unefonctionnalisation de l’écriture littéraire dans le domaine de la science les récits de cas(Fallgeschichten) de Carl Philipp Moritz, et il souligne l’importance de la littératurecomplexe du XX e siècle comme celle de Musil pour penser la physique du XX e siècle 1 .Dans cet esprit on peut également en suivant l’exemple de Jeanneret interroger le projetvulgarisateur de la science en examinant les emprunts « poétiques » de la littérature 2 .Au cœur même de la science la plus institutionnalisée, reprenant les intuitions fécondesdéveloppées à la fin des années 1970 par Bruno Latour 3 , un certain nombre d’auteursont analysé l’écriture scientifique pour montrer que celle-ci est empreinte d’outils relevantde la littérature. Si dans un premier temps ces travaux développaient une perspectivecritique sur les stratégies rhétoriques mises en œuvre par les scientifiques pour justifierune position et faire taire les critiques, plus récemment ils ont aussi conduit à soulignerla poétique propre de la science 4 .Le troisième et dernier ensemble paraît le plus fécond. Il s’intéresse aux analogies,à l’interdiscursivité et à la coévolution du discours scientifique et du discours littéraire.Il est aussi celui qui pose le plus de difficultés théoriques, à travers le problème dela démarcation. Ces approches tendent en effet à ne plus considérer que comme un discoursle discours littéraire et le discours scientifique. Dans ce cas, on peut cependant cedemander d’où provient le sentiment littéraire ou à l’inverse la conviction scientifiqueque suscitent ces textes. Deux réponses importantes me paraissent avoir été apportées àcette question par deux courants émergents de la critique littéraire,l’ « épistémocritique » et la « poétologie du savoir ». La notion d’ « épistémocritique »1 Dahan-Gaida, Musil. Savoir et fiction.2 Cf. Jeanneret, Y., Écrire la science. Formes et enjeux de la vulgarisation, Paris, Presses universitairesde France, 1994 (voir surtout le chapitre IV « Elements de poétique », « Créer un théâtre de la science »)3Cf. Latour, B. et P. Fabbri, "La rhétorique de la science", Actes de la recherche en sciences sociales, 13,1977, pp. 81-95 ; Latour, B., La science en action, Paris, Gallimard, 1995 [1989].4 Cf. Sinding, C., "Literary Genres and the Construction of Knowledge in Biology: Semantic Shifts andScientific Change", Social Studies of Science, 26, n° 1, 1996, pp. 43-70. Un exemple intéressant est lathèse récente de la comparatiste Frédérique Aït-Touati qui a étudié pour le XVIIe siècle ce qu’elle appellela « cosmopoétique », autrement dit elle soumet des textes astronomiques à une analyse poétique. Laspécificité de son approche tient au rapprochement d’un corpus scientifique abordé avec les outils del’analyse littéraire et d’un corpus de textes littéraires en prenant compte de leurs « sources » scientifiques.Cf. Aït-Touati, F., Cosmopoétique. Poétiques du discours cosmologique au XVIIe siècle, Paris, UniversitéParis IV-Sorbonne, 2008.42

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