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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE II.L’IDEE ENCYCLOPEDIQUE AUX XVIIIE ET XIXE SIECLESDans la française il y a beaucoup d’articles non digérés.Certains la tiennent pour le non plus ultra.Parfois elle est bien à feuilleter.Mais juste pour les érudits, qui ne se laissent pas tout de suite racontern’importe quoi.Il faudrait faire des encyclopédies sur tout.Une encyclopédie bien écrite des bêtises de l’espèce humaine serait peut-êtrela plus utile.Seulement je crains que la vie de cent érudits ne serait pas suffisante pour lamener au moins à peu près à son terme.Finalement, toutes les connaissances approfondies sont négligées. 1On reconnaît là de façon frappante une attitude critique chère à <strong>Flaubert</strong>. CommeNovalis, ce dernier utilise l’encyclopédie, il s’en inspire et il la critique pour les lacunesqu’en tant qu’érudit il est capable de constater – jusqu’à évidemment s’atteler lui-mêmeà cette encyclopédie de la bêtise humaine.La vogue de la vulgarisation et l’insistance sur les connaissances pratiques utilesà la vie quotidienne donnent par ailleurs naissance à un autre type d’ouvrage encyclopédique,appelé lui aussi au succès. En France c’est l’Encyclopédie Roret ou Collectiondes Manuels Roret, publiée à partir de 1825 – qui occupe quant à elle une place dechoix dans Bouvard et Pécuchet 2 . Ces ouvrages, d’un format maniable, se présententcomme des manuels, imposant une lecture suivie plutôt que la consultation occasionnelle.Ils visent, avec un évident souci didactique, à transmettre des connaissances pratiquesappliquées et des connaissances techniques dans une branche donnée, ens’adressant à des professionnels. Les Manuels Roret portent le nom de leur fondateur, lelibraire Nicolas-Edme Roret (1797-1860). L’un des ouvrages qui lance la collection, qui1 « Wenn sie alle so wären wie die Krünitzische. In der französischen sind sehr viel unverdaute Artikel.Einige halten sie für das non plus ultra. Zuweilen zum flüchtigen Nachschlagen ists gut. [A]ber nur fürGelehrte, die sich nicht falsches gleich aufschwätzen lassen. Alles soll zu Encyclopaedien gemacht werden.Eine gut geschriebne Encyclopaedie der Narrheiten des menschlichen Geschlechts würde vielleichtdie nutzbarste seyn. Nur fürchte ich würde das Leben von hundert Gelehrten nicht hinlänglich seyn Sienur etwas vollständig zu Stande zu bringen. Alle gründliche Kenntnisse werden zuletzt vernachlässigtwerden. »Novalis, Schriften, Stuttgart, Kohlhammer, 1981, p. 18, cité in : Neumann, "Naturwissenschaftund Geschichte als Literatur. Zu Goethes kulturpoetischem Projekt", note 20, p. 478.2 Cf. Dord-Crouslé, S., "<strong>Flaubert</strong> et les "Manuels Roret" ou le paradoxe de la vulgarisation. L'art des jardinsdans Bouvard et Pécuchet", in L. Andries (dir.), Le partage des savoirs XVIIIe - XIXe siècles, Lyon,Presses universitaires de Lyon, 2003a, pp. 93-118. Stéphanie Dord-Crouslé analyse dans cet article lesrapports que <strong>Flaubert</strong> entretenait avec la collection Roret. Elle y recense les occurrences de ces ouvragesdans les notes et carnets préparatoires de l’épisode de la création du jardin pittoresque de Bouvard etPécuchet.123

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