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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEFaivre trouve les Affinités « bizarre », mais il souligne à juste titre que l’époquede la composition de ce roman était « dans la vie de Goethe une période d’extrême activitéscientifique. En ces années, le poète étudiait avec passion la physique, la chimie etla minéralogie ; il était en correspondance avec Seebek et Doebereiner, il élaborait activementson Traité des couleurs. Dominé par ces influences, Goethe eut l’idée de demanderà la chimie le sujet d’un roman, et il écrivit les Affinités électives. » 1 C’est effectivementparallèlement à son roman que Goethe travaille à son Traité des couleurs (DieFarbenlehre), qui paraît en mai 1810 après plusieurs décennies de recherches surl’optique et la lumière. Goethe continuera du reste ces recherches jusqu’à la fin de savie 2 : en 1832, année de sa mort, il réfléchit encore sur les couleurs de l’arc-en-ciel. Letraité de 1816 est composé de trois parties : une « partie didactique » 3 , une « partie polémique», dans laquelle Goethe s’élève contre la théorie des couleurs de Newton, etune « partie historique », les Matériaux pour l’histoire de la théorie des couleurs, danslaquelle il développe une histoire des sciences de Pythagore au XVIII e siècle 4 .L’opposition de Goethe à Newton date de 1790, lorsque dans ses Contributions àl’optique (Beiträge zur Optik) il manifeste son désaccord face à la théorie des prismesdu savant anglais. Alors que ce dernier voit dans les couleurs l’effet d’un éclatement dela lumière blanche par un phénomène de réfraction ou d’analyse, pour Goethe c’est unjeu entre ombre et lumière qui en est à l’origine : comme l’écrit Lacoste, « la théoriefaussement expérimentale du savant anglais fait violence à la lumière et nie l’existencede l’ombre. » 5 Dans sa préface à la traduction des Matériaux, Eliane Escoubas résumele refus de Goethe en soulignant qu’il « fonde une théorie de la perception des couleurset non pas une ‘physique’ des couleurs » et que « deux conceptions du ‘monde’s’opposent ici : là où Newton voit des ‘rayons’, Goethe voit des ‘images’. » 6 A la théo-1 Ibid., p. 335.2 Manfred Wenzel souligne que le travail sur les couleurs est comme le Faust et le Wilhelm Meister untravail de plusieurs décennies. Cf. Wenzel, M., "Goethes Farbenlehre als universale Weltschau", Goethe-Jahrbuch 2007, 124, 2007, pp. 115-125, ici p. 115.3 Cf. Goethe, J. W., Traité des couleurs, Paris, Editions Triades, 2000 [1973].4 Goethe, J. W., Matériaux pour l'histoire de la théorie des couleurs, Presses universitaires du Mirail,2003a.5 Lacoste, Goethe, la nostalgie de la lumière, p. 177.6 Escoubas, E., "Préface", J.W. Goethe, Matériaux pour l'histoire de la théorie des couleurs, Presses Universitairesdu Mirail, 2003, ici p. 13 et 20.184

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