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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEFrance 1 . Le germaniste Claude Roëls, éditeur lui aussi des Conversations en 1988, souligneque Sainte-Beuve a surtout vu dans l’écrivain allemand un excellent critique littéraire.Sainte-Beuve écrit en particulier :[…], Goethe, le plus grand des critiques modernes et de tous les temps (caril a profité des bénéfices de son siècle), est toujours resté pour nous unétranger, un demi-inconnu, une sorte de majestueuse énigme, un Jupiter-Ammon à distance dans son sanctuaire ; et tous les efforts qu’on fait, nonpour le populariser (cela ne se pourra jamais), mais pour le naturaliser parminous, n’ont réussi jusqu’à présent qu’à demi. 2Selon Sainte-Beuve, la traduction des Entretiens d’Eckermann avec Goethe doiventainsi contribuer à changer cette situation. Elle n’y parvient cependant qu’à moitié.Barbey d’Aurevilly, qui ne fait pas partie du groupe des admirateurs de l’écrivain, situecarrément son adversaire Sainte-Beuve dans le groupe des « goethistes » avec ThéophileGautier 3 , Baudelaire, Leconte de l’Isle et <strong>Flaubert</strong> :Tout ce qui a de bonnes raisons pour vouloir que l’art soit sans âme est goethistede fondation. Théophile Gautier l’a été. Baudelaire, aussi. Sainte-Beuve vieillissant le devint, […] Présentement sont goethistes, - qu’ils le sachentou qu’ils l’ignorent – M. le Conte de l’Isle et M. <strong>Flaubert</strong> et tous cespetits soldats en plomb de la littérature qui se sont appelés eux-mêmes orgueilleusementles Impassibles. 4On le sait, les « goethistes » de Barbey d’Aurévilly étaient en partie aussi des« globistes », c’est-à-dire des lecteurs et contributeurs de la revue le Globe. Celle-cijoue en effet un rôle clef dans la découverte de l’œuvre de Goethe après Werther et laprise de conscience de son ampleur et de son importance 5 et c’est probablement de sa1 Sainte-Beuve, C.-A., "Introduction", Conversations de Goethe pendant les dernières années de sa vie,1822-1832, recueillies par Eckermann, Paris, Charpentier et Fasquelle, 1863, pp. I-XXIV.2 Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, p. 265.3 Le « goethisme » de Théophile Gautier se voit par exemple dans sa préface en vers à Emaux et camées(1852), dans laquelle le je lyrique se compare au Goethe du Divan oriental-occidental : « Comme Goethesur son divan/A Weimar s’isolait des choses/Et d’Hafiz effeuillait les roses,/Sans prendre part à l’ouragan/qui fouettait mes vitres fermées,/Moi, j’ai fait Emaux et Camées. » C’est Jean Lacoste qui cite ce poèmedans : Lacoste, J., "Goethe sur le divan", in J. Bessière (dir.), Savoirs et littérature. Littérature, the humanitiesand the social sciences, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2002, pp. 13-28.4 Cité d’après Baldensperger, Goethe en France, p. 289. Voir aussi Barbey D'Aurevilly, J., Goethe etDiderot, Paris, E. Dentu, 1880.5 Cf. Bohnenkamp, A., "Rezeption der Rezeption. Goethes Entwurf einer "Weltliteratur" im Kontextseiner Zeitschrift "Über Kunst und Altertum"", in B. Beutler et A. Bosse (dir.), Spuren, Signaturen, Spie-178

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