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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEautre pour des enfants pauvres ainsi qu’une troisième pour les touts petits. Goetheéchange des lettres avec Fellenberg et consulte plusieurs rapports sur son établissement,qu’il utilise aussi pour rédiger ses romans tardifs 1 . Bien qu’il ne les décrive pasavec la précision qui sera déployé par certains écrivains de la fin du XIX e siècle, Goethesitue en effet une partie de leur action dans ces établissements et instituts pédagogiques2 . Dans les Affinités électives les deux filles – Luciane et Ottilie – sont éduquéesdans un pensionnat pour jeunes filles aristocratiques. L’établissement scolaire des Annéesde voyage – la fameuse « province pédagogique » – est quant à elle réservé auxgarçons 3 . Ce roman évoque par ailleurs aussi une colonie de filles – occupées au jardinage– dirigée par un personnage nommé Macarie, sans toutefois y consacrer autant dedéveloppements qu’à la « province » 4 .1 Sur ce que Goethe connaît de l’institut de Fellenberg voir Jungmann, K., ""Die pädagogische Provinz"in Wilhelm Meisters Wanderjahren. Eine Quellenstudie", Euphorion, 14, 1907, pp. 517-533 ; sur l’institutde Fellenberg voir Guggisberg, K., Philipp Emanuel von Fellenberg und sein Erziehungsstaat, Bern,1953.2 Cf. Dainat, H., "Von Wilhelm Meister zu den wilhelminischen Schülern. Bildungs- und Schulromane imKontext institutionalisierter Erziehung", in E. Geulen et N. Pethes (dir.), Jenseits von Utopie und Entlarvung.Kulturwissenschaftliche Untersuchungen zum Erziehungsdiskurs der Moderne, Freiburg i.Br./Berlin/Wien, Rombach Verlag, 2007, pp. 123-159.3 Goethe brosse un premier tableau de la province pédagogique au début du livre II du roman. Elle apparaîten fait comme un vaste territoire s’étendant sur plusieurs régions et une ville. Le personnage du collectionneur(Sammler) l’a recommandée à Wilhelm Meister pour y envoyer son fils Felix. Il s’agit doncd’un établissement à vocation communautaire. Le père et le fils s’y rendent ensemble et sont de primeabord étonnés par l’accueil qui leur est fait, par les gestes de salutations et l’habillement des élèves. Cesgestes ne leur sont expliqués que plus tard par « les Trois », nom très énigmatique donné par Goethe à ungroupe de trois enseignants situés juste en dessous du Supérieur dans la hiérarchie de l’établissement. Laformation que propose la Province place avant tout le respect (Ehrfurcht) et on y distingue trois sortes derespects symbolisés dans les gestes de salutations : respect devant ce qui est au-dessus de l’homme, ce quiest au-dessous et ce qui est en face de l’homme (ses semblables). La formation est dispensée en troisétapes : musique – artisanat – religion. On a donc ici un parcours encyclopédique bien particulier danslequel l’artisanat et le savoir appliqué ou utile jouent un rôle important. Le chant est la matière de base ; lareligion est quant à elle une religion universaliste constituée de trois sortes de religions : ethnique, philosophiqueet chrétienne. L’origine des élèves, issus de toutes les classes sociales, est l’un des élémentsnovateurs de la pédagogie de la Province, qui reflète l’utopie goethéenne. Une autre caractéristique importanteest son cosmopolitisme, à l’encontre des tendances nationalistes de l’époque, tandis que les dirigeantsde la province refusent l’uniforme : « il dissimule le caractère, et plus que tout autre déguisement,il soustrait au regard des supérieurs les caractères individuels des enfants ». Rendu obligatoire par Ottilielorsqu’elle veut éduquer les enfants du village, l’uniforme est par contre un élément des Affinités électives.J’y reviendrai plus loin. La description de la Province est repris au chapitre VIII du livre II Cf.Goethe, Wilhelm Meister. Les Années de voyage, pp. 1080 sq. ; aussi Klingenberg, A., Goethes Roman"Wilhelm Meisters Wanderjahre oder die Entsagenden". Quellen und Komposition, Berlin, Weimar, Aufbau-Verlag,1972, surtout pp. 49 sq. ; Schößler, F., Goethes Lehr- und Wanderjahre. Eine Kulturgeschichteder Moderne, Tübingen, Basel, 2002, pp. 325 sq. ; Heinz, J., Narrative Kulturkonzepte. WielandsAristipp und Goethes Wilhelm Meisters Wanderjahre, Heidelberg, Winter, 2006, pp. 387 sq.4 Cf. Goethe, Wilhelm Meister. Les Années de voyage, livre 1, chapitre X.308

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