12.07.2015 Views

Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUErécapitulatif, les auteurs distinguent trois catégories auxquelles s’applique le dilettantisme: le sujet – individu et société ; le temps – ancien et présent ; et le lieu – en Allemagneou à l’étranger. Donnons l’exemple du dilettantisme en poésie. Il peut apporterau sujet une éducation esthétique (bienfait), mais peut aussi signifier la platitude et levide (méfait). Au niveau du « tout », ou de la société, le dilettantisme peut apporter« sociabilité et idéalité » (Geselligkeit, Idealität), mais il peut aussi signifier « médiocrité» (Mittelmäßigkeit). En Allemagne, le dilettantisme en poésie signifiait « pédantisme» (Pedantism) dans le passé et « mièvrerie » (Schöngeisterei) à l’époque contemporaine(Neue Zeit). A l’étranger et plus particulièrement en France le dilettante est parvenuà devenir un grand artiste, en Angleterre le dilettantisme est présent avant toutdans le domaine du latin et du grec. Le dilettantisme en poésie mènerait ainsi à une« culture de l’imagination comme partie intégrante de l’éducation rationnelle » (Kulturder Einbildungskraft besonders als integrierender Teil bei der Verstandesbildung).Le dilettante se rapproche du scientifique et de l’artiste grâce à sa volonté et sacapacité d’apprendre. Seulement même dans le domaine de la Bildung les individus ontplus ou moins de talent ou de génie. Karl Philipp Moritz, qui avec ces théories esthétiquesa une influence importante sur le projet de Goethe et Schiller, parle dans ses analyses1 - sans toutefois employer la notion de dilettante – d’une « pulsion à la formationimpure » (unreine Bildungstrieb) en pensant ensemble ce phénomène négatif et l’échecde l’artiste 2 . Le succès implique ainsi deux autres catégories indispensables : le travailassidu ou l’étude, et la méthode. Cela concerne aussi bien l’art que la science. <strong>Flaubert</strong>note quelques mois avant sa mort, le 16 décembre 1879 dans une lettre à Mme Tennant,qu’il voudrait donner un sous-titre à son roman « Du défaut de méthode dans lessciences » (Corr. V, p. 767). Max Weber va dans le même sens en écrivant autour de1900 dans sa célèbre conférence sur la science comme vocation qu’au dilettante manque« la ferme assurance d’une méthode de travail » (die feste Sicherheit der Arbeitsmethode)3 . C’est ce lien entre Bildung et dilettantisme qui m’intéresse de plus près dans lesanalyses qui suivent.1 Cf. surtout ses textes : Die bildende Nachahmung des Schönen (1788) et le roman Moritz, K. P., AntonReiser, Tübingen, Niemeyer, 2006 [1786-1790].2 Cf. Vaget, "Der Dilettant", ici p. 143 ; aussi Wirth, "Der Dilettantismus-Begriff um 1800".3 Weber, M., "Wissenschaft als Beruf", Gesammelte Aufsätze zur Wissenschaftslehre, Tübingen, 1988,pp. 582-613, cité d’après Wirth, "Der Dilettantismus-Begriff um 1800".352

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!