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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE II.L’IDEE ENCYCLOPEDIQUE AUX XVIIIE ET XIXE SIECLESMolière a fait une Comédie du même titre. C’est une de ses meilleuresPièces. Il a pris beaucoup de choses de Plaute ; mais il leur donne un autretour : & s’il n’y avoit qu’a comparer ces deux Pièces l’une avec l’autre, pourdécider la dispute qui s’est élevée depuis quelque tems sur la supériorité oul’infériorité des Anciens, je croi que Mr. Perrault gagneroit bientôt sa cause.Il y a des finesses, & des tours dans l’Amphitryon de Molière, qui surpassentde beaucoup les railleries de l’Amphitryon Latin. (t. 1, p. 199)« République des gens de lettres » renvoie aux entrées Aconce (Jacques, « Philosophe,Jurisconsulte, & Théologien naquit à Trente, au XVI e siècle… »), Catius (« PhilosopheEpicurien dont Ciceron a parlé… »). Dans le texte sur Aconce, le terme indexéne se trouve pas dans le texte principal, mais dans la note D, dans laquelle Bayle comparele XVI e au XVII e siècle :Je croi que le XVI siècle a produit un plus grand nombre de savans hommes,que le XVII ; & néanmoins, il s’en faut beaucoup que le premier de ces deuxsiècles ait eu autant de lumières, que l’autre. Pendant que le règne de la Critique& de la Philologie a duré, on a vu par toute l’Europe plusieurs prodigesd’érudition. L’étude de la nouvelle Philosophie, & celle des langues vivantes,aiant introduit un autre gout, on a cessé de voir cette vaste & cetteprofonde litérature ; mais, en récompense, il s’est répandu dans la Républiquedes Lettres un certain esprit plus fin, & accompagné d’un discernementplus exquis : les gens font aujourd’hui moins savans, & plus habiles.Ce n’est pas moi, au reste, qui m’érige ainsi en juge de la supériorité denotre siècle : je ne fais que me conformer au sentiment des connoisseurs lesplus fins (p. I, 66 a)Le « connoisseur » auquel fait référence Bayle est évoqué en note dans la marge.Il s’agit ici du Père Rapin, dans sa Préface de la Comparaison de Thucydide & de TiteLive. Dans l’entrée « Catius », la République des lettres est évoquée dans le texte avecun renvoi sous forme de lettre, qui indique :Cette République est un Etat extrêmement libre. On n’y reconnoit quel’empire de la Vérité & de la Raison, & sous leurs auspices on fait la guerreinnocemment à qui que ce soit. Les amis s’y doivent tenir en garde contreleurs amis, les peres contre leurs enfans, les beaux-peres contre leursgendres : c’est comme au siècle de fer : [citation en latin d’Ovide] Chacun yest tout ensemble Souverain, & justiciable de chacun. Les Loix de la Sociétén’ont pas fait de préjudice à l’indépendance de l’état de Nature, par rapport àl’erreur & à l’ignorance : tous les particuliers ont à cet égard le droit duglaive, & le peuvent exercer sans en demander la permission à ceux quigouvernent.91

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