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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE V. LES FIGURES DU SUJET CONNAISSANTindications qui lui furent données, elle ébaucha une draperie aux plis nombreuxavec autant de pureté que d’habileté. (AE, p. 195-196) 1Le narrateur commente cette scène en parlant d’Ottilie comme d’« une âme danslaquelle fut jeté le germe d’une grande destinée », qui « doit attendre le développementde ce germe, sans avoir le droit, ni la possibilité de hâter la venue du bien ou du mal, dubonheur ou du malheur qui en résulteront ». (AE, p. 196) 2 Le destin penchera du côté dumalheur 3 .Il est juste de souligner qu’Ottilie a besoin pour se développer du concours d’unhomme 4 . Ce sont le pédagogue, ensuite Edouard 5 et maintenant l’architecte qui luipermettent d’avancer. Il faut cependant ajouter qu’il s’agit là d’une certaine manièred’apprendre, chargée érotiquement : les trois hommes sont amoureux d’Ottilie. Etqu’elle n’est pas exclusive d’autres formes d’apprentissage : elle a certainement beaucoupappris aussi de sa directrice du pensionnat, elle apprend de Charlotte et aussi –même si c’est dans un sentiment de jalousie et d’opposition – de sa cousine Luciane.Le chapitre IV de la partie II fait venir Luciane au château de sa mère et opposeencore une fois assez ouvertement son caractère à celui d’Ottilie. Si Luciane a davantagede succès à l’école, elle apparaît critiquable dans sa manière d’être en société. Elleest même cruelle dans sa charité et elle provoque des « propos malveillants » (eine übleNachrede), parce qu’elle veut soigner par la force une fille psychiquement malade (AE,pp. 434-435). Les artistes prennent leur distance par rapport à elle : l’architecte et lepoète s’en éloignent. Le poète n’aime pas sa manière de réciter ses poèmes ; l’architectene lui apporte pas sa collection comme elle l’aurait souhaité. Ce dernier collabore1 « […] und Ottilie bemerkte kaum, wie abgemessen leicht und bequem das alles zuging, als sich in ihrdas durch frühern Unterricht Empfangene mit einmal zu entwickeln schien, sie nach Farbe und Pinselgriff und auf erhaltene Anweisung ein faltenreiches Gewand mit so viel Reinlichkeit als Geschicklichkeitanlegte. » (WV, p. 405)2 « Wenn gewöhnliche Menschen, durch gemeine Verlegenheiten des Tags zu einem leidenschaftlichängstlichen Betragen aufgeregt, uns ein mitleidiges Lächeln abnötigen ; so betrachten wir dagegen mitEhrfurcht ein Gemüt, in welchem die Saat eines großen Schicksals ausgesät worden, das werder das Gutenoch das Böse, weder das Glückliche noch das Unglückliche was daraus entspringen soll, beschleunigendarf und kann. » (WV, p. 405)3 Walter Benjamin a interpreté la mort d’Ottilie comme un « sacrifice mythique » (mythisches Opfer), cf.Benjamin, W., "Goethes Wahlverwandtschaften", in R. Tiedemann et H. Schweppenhäuser (dir.), WalterBenjamin. Gesammelte Schriften, Frankfurt am Main, 1974, pp. 125-201, p. 140.4 Cf. la note d’Angelloz, AE, p. 350, note 11.5 Cf. infra, sur le copiste.327

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