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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEj’examine ces deux figures du sujet connaissant pour montrer en quoi elles renfermentune critique des limites du projet encyclopédique.Le dilettante – une figure de contraste ?Si la figure du dilettante permet de problématiser la science et la scientificité(Wissenschaftlichkeit), elle est aussi une manière de mettre en question l’exactitude et leprofessionnalisme dans le domaine de l’art 1 . Le dilettantisme joue ainsi un rôle importantaussi bien chez Goethe que chez <strong>Flaubert</strong> en raison de leur souci permanent de légitimerou de définir le spécialiste (l’artiste et le scientifique) par rapport à celui quin’arrive pas à la perfection dans ces domaines. On l’a vu, l’art véritable est pour lesdeux auteurs un art exact qui se rapproche ainsi de la science. Dans un travail important,Hans Rudolf Vaget suggère que l’on ne discute de la notion du dilettante qu’à certainsmoments historiques où les artistes réclament pour leurs pratiques une formed’autonomie. C’est en particulier le cas du classicisme allemand de la deuxième moitiédu XVIII e siècle et de l’esthéticisme de la fin du XIX e siècle 2 . Par le biais de cette notionon peut donc encore une fois formuler une comparaison entre Goethe et <strong>Flaubert</strong>.En quoi Edouard et Charlotte, Bouvard et Pécuchet peuvent-ils être considérés commedilettantes ?Avant d’arriver à l’analyse des textes disons rapidement quelques éléments surl’histoire de la notion. En France comme en Allemagne – et en Angleterre par ailleurs,avec la célèbre Society of Dilettanti – le terme fait son apparition à la fin du XVIII esiècle. Il s’inscrit dans le cadre d’une réflexion qui vise définir le statut du « vrai » artisteen le distinguant du dilettante, de l’amateur ou du connaisseur 3 . Le terme est àl’origine un emprunt à l’italien et il s’inscrit ainsi dans un vaste réseau sémantique 4 . En1 Cf. la publication récente de Blechschmidt et Heinz (dir.), Dilettantismus um 1800, qui couvre bien lesdeux parties : Dilettantismus in Literatur und Künsten et Dilettantismus in den Wissenschaften.2 Vaget, "Der Dilettant", ici p. 131 ; voir aussi Vaget, H. R., Dilettantismus und Meisterschaft. Zum Problemdes Dilettantismus bei Goethe: Praxis, Theorie, Zeitkritik, München, 1971.3 Cf. Wirth, U., "Der Dilettantismus-Begriff um 1800 im Spannungsfeld psychologischer und prozeduralerArgumentationen", in S. Blechschmidt et A. Heinz (dir.), Dilettantismus um 1800, Heidelberg, Winter,2007, pp. 41-49.4 Richard Hibbitt a proposé une mise en ordre de ce réseau en distinguant six sous-catégories de dilettantes: l’amateur, l’apprenti, le fagoteur (bodger), le plagiaire, l’esthète et le sceptique. C’est peut-être leterme d’amateur qui convient le mieux à Bouvard et Pécuchet. Cf. Hibbitt, Dilettantism and its Values:from Weimar Classicism to the Fin de siècle.350

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