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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE IV.DES LIEUX DU SAVOIRchet. On le sait, <strong>Flaubert</strong> est très fin analyste de ces moments critiques du langage quesont les clichés, les stéréotypes et les idées reçues. D’après Ruth Amossy et Anne Herschberg-Pierrot« le cliché, dans sa dimension critique de langage reçu, répété, et commun,est une notion qui ne se développe véritablement qu’au XIX e siècle. » 1 Elles poursuivent:A l’aube du XIX e siècle, l’imprimerie invente en effet un nouveau procédéde reproduction en masse d’un modèle fixe : c’est le procédé du clichage oude la stéréotypie, qui remplace la composition par caractères mobiles. Versle milieu des années 1860, on le sait, cliché s’emploie dans le domaine de laphotographie (1865), où il désigne le négatif à partir duquel on peut tirer unnombre indéfini d’exemplaires. Par une autre extension analogique, il dénommeensuite « familièrement », selon P. Larousse (1869), une « phrasetoute faite que l’on répète dans les livres ou dans la conversation », ou bien« une pensée devenue banale ». 2On l’a vu, Marmontel indique lui-même dans la préface de son roman que lesidées sur Bélisaire se situent entre l’opinion populaire et la vérité historique. La banalitéque prend le motif dans le texte de <strong>Flaubert</strong> est cependant signe d’une évolution qui faitdu héros, encore modèle chez Goethe, un simple élément de conversation.ConclusionAprès avoir analysé la place de la chimie et de l’idée d’affinité dans les deuxromans dans le chapitre précédent, dans ce chapitre j’ai montré la manière dont le décor<strong>romanesque</strong> repose en même temps qu’il contribue à la reconstruction et la déconstructionde certains savoirs. Des lieux <strong>romanesque</strong>s comme le jardin et le musée peuventêtre porteurs d’un discours encyclopédique. Dans les deux cas, il s’agit en effet de lieuxmarqués par le savoir à travers leur contenu, leur aménagement et réaménagement ainsique leur rapport à l’image et la peinture. L’importance du paysage et du jardin se situeainsi à plusieurs niveaux : le « savoir » que comporte l’art du jardin et la botanique1 Amossy, R. et A. Herschberg-Pierrot, Stéréotypes et cliches. Langue. Discours. Société, Paris, Nathan,1997, p. 10.2 Ibid., p. 11.295

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