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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE II.L’IDEE ENCYCLOPEDIQUE AUX XVIIIE ET XIXE SIECLESLes entreprises encyclopédiques au temps des Lumières : commerceéditorial et commerce des idéesAvec les Lumières de la deuxième moitié du XVIII e siècle, l’encyclopédie sortdu petit cercle des érudits pour toucher la société dans son ensemble, en formulant unprojet de transformation sociale et culturelle. Pour Diderot, un objectif important est de« changer la manière commune de penser ». L’encyclopédie est un moyen de luttercontre l’intolérance et l’ignorance, prolongeant la tradition du « livre de combat » instauréepar Pierre Bayle 1 . Du même coup, elle cesse d’être l’œuvre d’un seul homme,pour devenir réellement une entreprise collective, au croisement de l’institution universitaireet du monde de l’édition. Deux projets publiés de façon presque contemporainemarquent ce tournant en Allemagne et en France. Le Grosses vollständiges UniversalLexicon édité par Johann Heinrich Zedler paraît à partir de 1732 et parvient à son 64 e etdernier tome en 1750, auquel s’ajouteront par la suite encore 4 suppléments. Diderot etd’Alembert publient de leur côté le premier tome de leur Encyclopédie ou dictionnaireraisonné des sciences, des arts et des métiers en 1751. En 1772 ils parviennent à 17volumes de texte et 11 volumes de planches. Si le Zedler ne se présente pas lui-mêmecomme une « Encyclopédie », Diderot l’évoque pourtant comme une « encyclopédieallemande » (Diderot, « Encyclopédie », Enc. V, p. 645). Ni l’une ni l’autre ne sontl’œuvre d’un seul auteur, mais d’une équipe, même si pour le Zedler la liste des collaborateursest difficile à établir – on y reviendra ; l’Encyclopédie compte quant à elle plusde 200 collaborateurs, sans compter ceux qui n’ont pas pu être identifiés 2 .La comparaison entre ces deux entreprises éditoriales n’est pas seulement unereconstruction a posteriori. Les projets encyclopédiques des Lumières sont en effet pourla plupart non seulement des entreprises collectives, mais aussi des projets européens,s’inscrivant dans une diversité de réseaux culturels et intellectuels permettant la circulationdes idées voire des individus 3 . Diderot évoque ainsi la nécessité de correspondancesentre les différents projets encyclopédiques nationaux :1 Cf. Meschonnic, Des mots et des mondes, p. 209 sq.2 Cf. Proust, J., Diderot et l´Encyclopédie, Paris, Albin Michel, 1995 [1982], p. 511 sq. ; cf. aussi Pinault,M., Encyclopédie, Paris, PUF (Que sais-je?), 1991, p. 67.3 Cf. Gierl, M., "Kompilation und die Produktion von Wissen im 18. Jahrhundert", in H. Zedelmaier et M.Mulsow (dir.), Die Praktiken der Gelehrsamkeit in der Frühen Neuzeit, Tübingen, Max Niemeyer Verlag,2001; pour les échanges franco-allemands, cf. Voss, J., "Verbreitung, Rezeption und Nachwirkung der77

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