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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE II.L’IDEE ENCYCLOPEDIQUE AUX XVIIIE ET XIXE SIECLESquinze ans, & qui ne finiront peut-être qu’avec notre vie. (Diderot, « Leibnitzianismeou Philosophie de Leibnitz », Enc. IX, pp. 369 sq.)Leibniz aurait donc été tenté très tôt dans sa carrière de se lancer dans un projetd’encyclopédie. Aux encyclopédistes du XVIII e siècle il lègue en particulier l’idée d’un« atlas universalis » sur lequel répartir les sciences comme les pays sur une carte – idéequ’il reprend lui-même à Francis Bacon. Mais c’est par sa méditation sur la langue ou« caractéristique » universelle et sur la hiérarchie des connaissances que Leibniz préparevéritablement l’encyclopédie des Lumières 1 . D’un côté, Leibniz développe une réflexionnouvelle sur la possibilité de créer une langue susceptible d’être adoptée parl’ensemble du genre humain et dont les constituants se réduiraient à des signes simples,logiques et exacts. Une conséquence en est que la première et la plus importante desscientiae 2 est pour lui la grammaire (grammatica rationalis) car elle est un savoir sur lesplus petits éléments du savoir. L’idée que la langue est le point de départ du classementdes savoirs est de fait une dimension cruciale des encyclopédies à partir du XVIII esiècle. L’article que Diderot leur consacre en fait l’un de ses principaux thèmes et lapréface de Ludewig au Zedler insiste sur l’importance pour la langue allemande de disposerde ses propres encyclopédies. D’un autre côté, cette réflexion conduit Leibniz àopérer également une nouvelle hiérarchisation des savoirs. Suivent en effet à la grammaire,par ordre d’importance : Logica, Mnemonica, Topica, Ars formularia, Logistica,Arithmetica, Geometria, Mechanica, Pœographia, Homœographia, Cosmographica,Idographia, Scientia Moralis, Geopolitica, Theologia naturalis 3 . Pour reprendre lesanalyses du philosophe français Louis Couturat, « on remarquera que le projet [de Leibniz]prend un caractère de plus en plus rationaliste : la Théologie et le Droit, qui y occupaientd’abord la place d’honneur, en ont disparu, et les sciences mathématiques et physiquesviennent au premier rang après la Logique, à laquelle elles se rattachent. » 4 Cetournant accompagne les transformations du monde académique : alors que l’universitéclassique ne préparait guère qu’aux trois métiers des facultés supérieures – théologie,médecine, droit –, l’université du XVIII e siècle commence à s’ouvrir aux nouvelles pro-1 Cf. Dierse, Enzyklopädie, p. 34.2 La notion de scientia s’oppose alors à celle d’ars qui désigne les connaissances pratiques.3 Leibniz, Opuscules et fragments inédits. Extraits des manuscrits de la Bibliothèque Royale de Hanovre,p. 35 sq. Cité in : Dierse, Enzyklopädie.4 Couturat, L., La Logique de Leibniz, Paris, 1901, cité in Dierse, Enzyklopädie, p. 34.71

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