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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUE(agriculture et agronomie) ainsi que le paysage comme décor d’un monde idyllique quisera déconstruit dans les deux romans. Comme l’a souligné Eva Maria Neumeyer, c’estRousseau qui pour la première fois dans l’histoire du roman avec Julie ou La nouvelleHéloïse fait fusionner les motifs et les méthodes du roman et le jardin paysager vucomme un symbole 1 . La reprise de ce motif par Goethe et <strong>Flaubert</strong> montre que chacun àsa manière réfléchit et se distancie du romantisme. De même l’accumulation du savoirpar le biais de la collection et l’arrangement d’objets dans un musée apparaît comme ungeste encyclopédique. Ce n’est pas seulement l’accumulation, mais surtout le choixd’objets, la réflexion sur une totalité et le fragment, la préciosité et le déchet qui sont icien jeu. Comme dans le jardin c’est le temps et l’histoire qui fait que toute tentatived’accumulation de savoir (des objets) reste pourtant vaine.Comme l’analyse du motif du Bélisaire l’a montré, une certaine tradition iconographiqueprésente dans la pratique du tableau vivant chez Goethe ne devient plus chez<strong>Flaubert</strong> qu’une allusion vague à un roman du XVIII e siècle, signe de la platitude et latrivialité qui gagnent les héros d’antan. <strong>Flaubert</strong> écrit sur et contre les stéréotypes verbauxou picturaux ; la répétition, la reproduction le désespèrent. A la fin de sa vie il sesert de la concurrence entre peinture et photographie pour prendre une position plutôtpyrrhonienne :Il n’y a pas de vrai ! Il n’y a que des manières de voir. Est-ce que la Photographieest ressemblante ? Pas plus que la Peinture à l’huile, ou tout autant.(<strong>Flaubert</strong> à Léon Hennique, le 2-3 février 1880, Corr. V, p. 811)On a bien ainsi affaire à un développement de la citation de l’idylle, du clichéchez Goethe à l’ « inoculation du cliché » dans le corps même du roman à la fin dusiècle chez <strong>Flaubert</strong> 2 . Le savoir change, le roman peint d’autres tableaux.1 Cf. Neumeyer, "The landscape garden as a symbol in Rousseau, Goethe and <strong>Flaubert</strong>", p. 187.2 Miller, N., "Mutmassungen über lebende Bilder. Attitüde und "tableau vivant" als Anschauungsform des19. Jahrhunderts", in H. de La Motte-Haber (dir.), Das Triviale in Literatur, Musik und Bildender Kunst,Frankfurt am Main, Klostermann, 1972, pp. 106-130, ici p. 129.296

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